[22/04/2008 07:48:00] PARIS (AFP) La Banque centrale européenne (BCE) bougera, “s’il le faut” ses taux d’intérêt pour ramener l’inflation sous les 2% l’année prochaine, a indiqué mardi le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer. “Le grand problème, c’est d’assurer que l’inflation revienne sous les 2% l’année prochaine”, a dit M. Noyer, qui siège au sein du conseil des gouverneurs de la BCE. “Nous ferons ce qu’il faudra pour ça, (…) s’il le faut, nous bougerons les taux d’intérêts, pour l’instant nous maintenons les taux d’intérêt à 4% parce que ça nous paraît le niveau approprié”, a poursuivi M. Noyer, qui s’exprimait sur RTL. M. Noyer a de nouveau mis en garde les chefs d’entreprise contre une hausse des salaires, qui pourrait selon lui entretenir l’inflation, demandant à ce que de telles augmentations soient conditionnées à des hausses de productivité.
“Nous avertissons tous les chefs d’entreprises qu’ils ne doivent pas faire évoluer les salaires, les marges, comme si l’inflation devrait rester à 3,5%, il faut se caler sur notre objectif qui est de moins de 2%”, a-t-il dit. “Le pouvoir d’achat, ça se gagne par le travail et la productivité. Si les entreprises font des gains de productivité (…), à ce moment-là, on peut et il faut distribuer des salaires”, a-t-il ajouté. Contrairement à la Réserve fédérale américaine (Fed), qui a ramené depuis l’été son taux directeur de 5,25% à 2,25%, la BCE a maintenu le sien à 4%, mettant régulièrement en garde contre les risques d’inflation. L’inflation a atteint en mars un niveau record dans la zone euro, à 3,6% sur un an, selon l’Office européen des statistiques Eurostat. En France, elle s’est élevée à 3,2% en mars, selon l’Insee.
“Nous avons en ce moment une poussée d’inflation, il faut se garder de penser que l’inflation est de retour”, a estimé M. Noyer, expliquant que cette hausse des prix, due au pétrole et aux produits alimentaires, n’avait “rien à voir avec la France ou la zone euro”. “Sauf à imaginer que le prix de ces matières premières continue à monter indéfiniment, et ruine l’économie mondiale, et de toute façon les prix retomberaient puisque personne ne consommerait plus, (…) c’est impossible que ça continue comme ça”, a-t-il poursuivi. |
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