[22/04/2008 12:40:25] TOULOUSE (AFP) L’intersyndicale d’Airbus France a lancé mardi à Toulouse un appel à une grève de quatre heures jeudi matin dans toutes les usines de l’avionneur en France pour protester contre les ventes de sites et la différence de traitement entre Allemands et Français, a-t-on appris de sources syndicales. “On est tombé d’accord sur le mot d’ordre: demander une équité de traitement avec les Allemands et aller vers le retrait des ventes de sites”, a déclaré Jean-François Knepper, délégué syndical central Force ouvrière d’Airbus France, à l’issue d’une réunion des cinq syndicats d’Airbus. La grève, avec blocage des entrées des usines d’Airbus en France sera observée de 07h30 à 11h30, a précisé le délégué syndical. Les syndicats d’Airbus ont également sollicité un rendez-vous avec Louis Gallois, le président exécutif d’EADS, la maison mère d’Airbus, auquel FO a demandé mardi de tenir “ses engagements sur la simultanéité et le parallélisme des formes sur la vente des sites”. Les syndicats protestent contre la décision de l’avionneur de filialiser à 100% trois sites allemands Airbus au lieu de les vendre, comme il était prévu initialement, à l’instar de deux sites français, Méaulte (Somme) et Saint-Nazaire (Loire Atlantique), et du site britannique de Filton. Les syndicats du site de Méaulte avaient menacé lundi dans une motion d’appeler à la grève jeudi et vendredi si “l’équité franco-allemande” n’est pas respectée. “La motion de Méaulte est bonne mais trop forte, car elle préconise d’entrée une grève de deux jours”, a déclaré M. Knepper, dont le syndicat est majoritaire à Airbus. “On réfléchit à d’autres actions la semaine prochaine. On s’inscrit dans un mouvement d’actions répétées jusqu’à ce que notre direction recule, jusqu’à ce que l’on ait la garantie d’être traités comme les Allemands”, a-t-il ajouté. “La situation est explosive. Les salariés sont très remontés contre la direction. Ils demandent le respect du principe d’équité”, a pour sa part déclaré Marina Lensky, déléguée syndicale CFTC. Condamnant “l’incapacité du management Airbus comme EADS à tenir une ligne stratégique cohérente”, ce syndicat refuse que les salariés français d’Airbus soient traités “comme la variable d’ajustement de la formidable capacité allemande (…) à être solidaire pour l’emploi”. Airbus a confirmé dimanche la création d’une holding, baptisée German Aerostructures Company (GAC), chapeautant les usines allemandes de Varel (nord), Nordenham (nord) et Augsbourg (sud), détenue à 100% par EADS, maison mère de l’avionneur. Ces sites spécialisés dans l’aérostructure –ce qui correspond à la carcasse de l’avion– étaient auparavant promis à une petite PME d’Outre Rhin, MT Aerospace. Mais les négociations ont été rompues le 27 mars. Depuis, aucun investisseur n’a été trouvé. La firme française Latécoère est en discussion avec Airbus pour la reprise partielle des sites de Méaulte (spécialisé dans les nez d’avions) et Saint-Nazaire (fuselage), et la société britannique GKN pour celui de Filton (ailes). |
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