Wall Street finit en net repli, entravée par la prudence de grands groupes

 
 
photo_1208872442952-3-1.jpg
La Bourse de Wall Street à New York, le 1er octobre 2007 (Photo : Emmanuel Dunand)

[22/04/2008 20:46:12] NEW YORK (AFP) La Bourse de New York a clôturé en nette baisse mardi, les investisseurs réagissant mal à la prudence de plusieurs grands groupes américains pour le reste de l’année et se montrant nerveux face à la flambée du pétrole: le Dow Jones a lâché 0,82% et le Nasdaq a perdu 1,29%.

Le Dow Jones Industrial Average (DJIA) a reculé de 104,79 points à 12.720,23 points et l’indice Nasdaq, à forte composante technologique, de 31,10 points à 2.376,94 points, selon les chiffres définitifs de clôture.

L’indice élargi Standard and Poor’s 500 a lui baissé de 0,88%, soit 12,23 points, à 1.375,94 points.

“Les avertissements sur résultats continuent de donner le ton, même si les sociétés ont publié des bénéfices conformes aux prévisions”, a souligné Frederic Dickson, analyste de DA Davidson & CO.

Ainsi, le producteur de composants électroniques Texas Instruments (-5,79% à 28,82 dollars) a répondu aux attentes du marché, mais ses performances trimestrielles ont été totalement éclipsées par la prudence dont il a fait preuve pour le deuxième trimestre.

Le groupe chimique Dupont (-4,00% à 50,16 dollars) a également entraîné le marché vers le bas, en dépit d’une progression de 26% de son bénéfice et de la confirmation de ses objectifs 2008, car il a souligné la perspective d’un ralentissement de la demande sur le marché américain pour le reste de l’année.

Dans ce contexte, le marché a fait fi des résultats supérieurs aux prévisions de McDonald’s (-0,55% à 58,35 dollars) ou de Lockheed Martin (-2,61% à 103,79 dollars), ainsi que de ceux, conformes aux attentes, du géant des télécoms ATT (+0,16% à 25,12 dollars). Et la contre-performance de UAL Corporation, la maison mère de United Airlines, dont la perte nette a triplé, a été sévèrement sanctionnée, avec une chute de son action de 36,47% à 13,55 dollars.

Par ailleurs, “le pétrole a de nouveau flambé (avec un record à 119,90 dollars le baril à New York, ndlr) et le dollar est faible (tombé à un nouveau plancher historique de 1,6019 dollar pour un euro, ndlr) et cela rend les investisseurs un peu nerveux”, a souligné Todd Leone, analyste pour Cowen & Co.

En effet, le risque d’une accélération de l’inflation “est perçue comme une réelle menace pour une remontée économique significative cette année”, a rappelé M. Dickson.

Si cette nouvelle envolée des cours de l’or noir a entravé le marché, elle a en revanche stimulé les titres des grands groupes pétroliers. ExxonMobil a avancé de 0,14% et Chevron de 1,43%.

Le seul indicateur macro-économique de la journée n’a fait que rajouter à l’abattement du marché, puisque le secteur immobilier, dont les difficultés sont à la source de la crise financière actuelle, a donné un nouveau signe de sa faiblesse récurrente: les reventes de logements aux Etats-Unis sont reparties à la baisse en mars, cédant 2,0% à 4,93 millions.

Parmi les autres valeurs ayant fait l’objet d’une actualité particulière, la banque Citigroup a pris 0,36% à 25,12 dollars, après avoir sollicité une nouvelle fois le marché pour se renflouer, en levant 5,94 milliards de dollars par le biais d’un placement privé.

L’empire de presse de Rupert Murdoch, News Corp., a perdu 2,32% à 18,50 dollars. Selon la presse, il serait sur le point de racheter le quotidien régional Newsday, alors que le directeur de la rédaction du Wall Street Journal, récente acquisition du magnat australien, a donné sa démission.

Enfin, le groupe d’affichage Clear Channel a grimpé de 4,39% à 29,74 dollars, car, selon le Wall Street Journal, les banques engagées dans son rachat cherchent à solder le contentieux qui les oppose avec les fonds acquéreurs.

Sur le marché obligataire, le rendement du bon du Trésor à 10 ans a progressé à 3,720%, contre 3,712% lundi, et celui à 30 ans est passé à 4,475%, contre 4,476% la veille.

NyseNasdaq

 22/04/2008 20:46:12 – © 2008 AFP