[22/04/2008 21:03:44] LA NOUVELLE-ORLEANS (AFP) Le président George W. Bush a reçu mardi le soutien des dirigeants mexicain et canadien pour défendre l’important accord de libre-échange entre leurs pays, remis en question par les candidats démocrates à la présidentielle américaine. M. Bush a aussi reçu l’appui de son homologue mexicain Felipe Calderon et du Premier ministre canadien Stephen Harper dans ses efforts pour conclure un autre accord de libre-échange, avec la Colombie. Les trois hommes, réunis pour un sommet des dirigeants nord-américains à La Nouvelle-Orléans (Louisiane, sud), ont vanté les mérites présents ou futurs de ces accords, à un moment où ceux-ci sont remis en cause par les deux candidats à l’investiture démocrate, Hillary Clinton et Barack Obama. “Ce n’est pas le moment de renégocier l’Alena, ou de se détourner de l’Alena, mais c’est le moment de travailler pour le rendre meilleur pour tout le monde”, a dit M. Bush lors d’une conférence de presse avec MM. Calderon et Harper. M. Harper a refusé de s’ingérer dans la campagne américaine, mais il s’est voulu confiant dans le fait que le successeur de M. Bush “conclura rapidement” à “l’importance cruciale” de l’Accord de libre-échange nord-américain (Alena), entré en vigueur en 1994. L’avenir de l’Alena et plus généralement les échanges internationaux ont occulté les préoccupations, très techniques, du quatrième sommet nord-américain, censé renforcer la coopération entre les trois pays dans le domaine de la sécurité et du développement économique. Les candidats à la présidentielle Hillary Clinton et Barack Obama, qui s’opposaient le même jour dans une primaire à couteaux tirés pour décrocher l’investiture du parti démocrate, envisagent de renégocier l’Alena, un accord qui supprime la plupart des obstacles au commerce et à l’investissement et crée un gigantesque marché de centaines de millions de personnes. Dans une période où les craintes d’une récession et les incertitudes pour l’emploi arrivent en tête des préoccupations des Américains avant la présidentielle, les deux démocrates accusent l’Alena d’avoir contribué à la perte de millions d’emplois depuis son entrée en vigueur, sous Bill Clinton. Ces remises en cause inquiètent le monde économique au Canada et au Mexique. Mais l’accord a aussi ses adversaires dans ces deux pays. MM. Bush, Calderon et Harper ont invoqué la croissance considérable des échanges au cours des quatorze dernières années et ont objecté aux détracteurs de l’Alena que celui-ci avait créé des emplois. Alors que l’immigration est un enjeu majeur des relations entre les Etats-Unis et leur voisin du sud, M. Calderon a fait valoir qu’une remise en cause de l’Alena, en détruisant des emplois, augmenterait la pression sur la frontière mexicaine. Avec les élections, c’est toute la politique de libre-échange conduite par M. Bush qui est attaquée. Mais il s’est dit plus inquiet pour l’accord conclu par son gouvernement avec la Colombie que pour l’Alena. La Chambre des représentants, où les adversaires démocrates de M. Bush sont majoritaires, a reporté sine die l’examen du traité, rendant improbable sa ratification cette année. M. Bush s’en est durement pris à la présidente démocrate de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, qui aura “tué” l’accord si elle ne fixe pas une date pour son examen et qui, selon lui, conforterait “les voix d’un mauvais populisme” en tournant le dos à un allié aussi important que le président colombien Alvaro Uribe, dans une Amérique latine parcourue par un fort courant anti-américain. M. Harper s’est lui aussi dit inquiet d’un échec de cet accord. |
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