L’euro a atteint un nouveau sommet historique à 1,6019 dollar

 
 
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Un euro et un dollar (Photo : Joël Saget)

[22/04/2008 21:21:35] NEW YORK (AFP) L’euro a goûté pour la première fois au taux de 1,60 dollar mardi, poussé par l’inquiétude des marchés sur la santé de l’économie américaine après la publication d’un indicateur immobilier en berne, et soutenu par l’attitude conservatrice de la Banque centrale européenne (BCE).

La monnaie européenne a atteint mardi un nouveau sommet à 1,6019 dollar vers 16H00 GMT, franchissant dans une série de bonds successifs le seuil de 1,60 dollar après avoir déjà enfoncé celui de 1,50 dollar le 26 février.

Vers 21H00 GMT, l’euro valait 1,5988 dollar, contre 1,5913 dollar lundi vers 21H00 GMT.

La devise européenne remontait également face au yen, à 164,63 yens pour un euro, contre 164,24 yens lundi.

Le billet vert perdait du terrain face à la monnaie nippone, à 102,98 yens pour un dollar, contre 103,19 yens lundi soir.

Nouvelle preuve de la récession dans laquelle serait entrée la première économie mondiale, l’indicateur des reventes de logements anciens aux Etats-Unis s’est affiché dans le rouge pour le mois de mars, avec un recul de 2,0% à 4,93 millions (en rythme annuel), en dépit d’une forte baisse des prix.

“Outre les prix élevés pour emprunter dans le secteur immobilier, le pessimisme règne chez les consommateurs américains quant aux perspectives économiques, avec un indice de confiance au plus bas depuis la récession de 1982” relevait Michelle Meyer, de Lehman Brothers.

Nombre d’analystes avaient prédit, dès l’ouverture des marchés, que cet indicateur pouvait suffire à faire passer la barre des 1,60 dollar à l’euro, étant donné le peu d’indicateurs publiés mardi.

Ces chiffres sont d’autant plus sensibles qu’ils sont l’un des échos de la crise des “subprime”, dont les investisseurs s’étaient plu à croire, en fin de semaine dernière, que le pire était derrière eux.

Mais cet optimisme a fait long feu, le dollar revenant mécaniquement à des plus bas, après la publication des résultats décevants de la Bank of America, lundi.

La semaine passée, Merrill Lynch et Citigroup avaient déjà enregistré des chiffres décevants, sous l’effet d’importantes dépréciations.

Les investisseurs gardent, à plus long terme, le regard fixé sur la prochaine réunion de la Réserve fédérale, les 29 et 30 avril, à l’issue de laquelle une nouvelle baisse des taux d’intérêt est attendue, ainsi que sur les chiffres de la croissance américaine qui doivent être publiés le 30 avril.

La position européenne s’inscrit dans une tendance inverse : les déclarations de deux responsables de la BCE ont encore participé, mardi matin, à faire reprendre à la monnaie unique son ascendant sur le dollar.

Le gouverneur de la banque centrale du Luxembourg, Yves Mersch, s’est dit “surpris”, dans une interview publiée mardi, que certains économistes espèrent encore une baisse de taux, alors que la zone euro connaît une poussée d’inflation.

Son homologue français, Christian Noyer, a lui déclaré que la BCE bougerait, “s’il le faut” ses taux d’intérêt pour ramener l’inflation sous les 2% l’année prochaine, indiquant la possibilité d’une hausse des taux.

La livre britannique était en hausse face à l’euro, à 80,10 pence pour un euro, comme face au billet vert, à 1,9954 dollar pour une livre.

Le franc suisse regagnait du terrain face à la monnaie unique européenne, à 1,6045 franc suisse pour un euro, comme face au dollar, à 1,0033 franc suisse pour un dollar.

Le yuan chinois a clôturé en hausse à 6,9897 contre 7,000 yuans pour un dollar la veille.

 22/04/2008 21:21:35 – © 2008 AFP