[23/04/2008 05:48:21] ROME (AFP) Le gouvernement italien a décidé d’accorder mardi soir un prêt relais d’urgence de 300 millions d’euros à Alitalia, au lendemain du retrait de l’offre de rachat d’Air France-KLM qui rapproche encore un peu plus du précipice une compagnie aérienne en très grande difficulté. Réuni en fin de journée, le conseil des ministres présidé par le chef du gouvernement sortant Romano Prodi, a décidé d’accorder à Alitalia un prêt relais d’urgence de 300 millions, dont le remboursement est prévu d’ici au 31 décembre. Romano Prodi et son équipe, battus aux législatives des 13 et 14 avril, entendent laisser au futur gouvernement de Silvio Berlusconi les décisions stratégiques sur l’avenir d’Alitalia, avait déclaré dans la journée le ministre du Développement économique, Pierluigi Bersani. “Silvio Berlusconi m’a demandé un prêt plus substantiel que celui que nous avions prévu, afin d’avoir plus de temps pour résoudre l’affaire Alitalia. Nous avons agi avec responsabilité”, a tenu à préciser M. Prodi lors d’une conférence de presse donnée à l’issue du conseil des ministres. Le Trésor italien est le principal actionnaire d’Alitalia avec une participation de 49,9%. La presse italienne avait esti mé ces derniers jours que le montant du prêt ne dépasserait pas les 200 millions d’euros. Un tel prêt pourrait cependant être considéré comme une aide d’Etat par Bruxelles.
La Commission européenne a en effet rappelé qu’Alitalia ne peut plus bénéficier d’une telle aide jusqu’en 2011 car elle en avait déjà obtenu dans le passé, les dernières remontant à 2001. “Il s’agit d’une intervention qui dans d’autres circonstances n’aurait pas été décidée”, s’est justifié mardi soir le ministre de l’Economie, Tommaso Padoa-Schioppa, qui a dit “attendre de voir” la réponse de l’Union européenne. “Les interférences excessives qui ont eu lieu lors de la campagne électorale de la part de partis politiques bien précis et les nombreuses difficultés introduites par les syndicats, expliquent la décision d’Air France, a également tenu à dénoncer Romano Prodi à l’issue du conseil des ministres. Silvio Berlusconi a en effet assuré pendant toute la campagne électorale qu’il disposait d’un groupe d’entrepreneurs italiens prêts à mettre la main au portefeuille pour sauver Alitalia, mais le projet ne s’est toujours pas concrétisé. Il a aussi évoqué une reprise des contacts avec la compagnie russe Aeroflot, qui s’était retirée en novembre de la course pour la privatisation d’Alitalia. Aeroflot a confirmé mardi qu’elle allait reprendre ces contacts sur ordre du président Vladimir Poutine, selon l’adjoint du directeur d’Aeroflot Lev Kochliakov. Après avoir rompu le 2 avril les négociations de reprise avec Alitalia, le groupe franco-néerlandais Air France-KLM a décidé de fermer définitivement la porte lundi soir. Cette rupture laisse Alitalia sans solution de secours dans l’immédiat. Elle disposait fin mars de ressources financières d’environ 170 millions d’euros et a récupéré 69 millions d’euros de crédit d’impôts début avril. Le titre Alitalia a été suspendu à la Bourse de Milan dans l’attente d’un communiqué et tous les regards se tournent vers le gouvernement sortant, chargé de gérer la part de 49,9% qu’il détient dans la société. |
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