Loi sur l’initiative économique : Place à l’initiative privée


Par Imededdine Boulaâba

Le Ministère du
développement et de la coopération internationale a organisé, le mardi 22
avril 2008 à l’hôtel El Mouradi- Ghammarth, une conférence nationale
réunissant les principaux représentants des organisations
socioprofessionnelles du pays, certains membres du gouvernement et des
figures de proue de l’opposition et de la société civile. L’objectif du
conclave est manifestement de mettre l’accent sur les bienfaits et les
avantages de la récente loi relative à l’initiative économique, d’encourager
les managers Juniors d’en bénéficier et d’enregistrer, à travers un débat
fécond entre les partenaires sociaux, les doléances des uns et des autres
concernant la pérennité de l’entreprise tunisienne, vecteur essentiel de
notre stabilité et de notre homogénéité sociale.

 

Place à l’initiative privée :

 

C’est le mot d’ordre de
la décennie à venir, clame Monsieur Mohamed Ghannouchi, premier ministre et
président des travaux de la conférence, qui a appelé, tout au long de son
intervention, les décideurs économiques à investir massivement dans les
nouvelles technologies du savoir, à prioriser la formation continue et à
moderniser les modes de production afin de faire face efficacement aux
impératifs de la compétitivité et de la concurrence internationale.

 

« A travers cette loi, le
gouvernement entend revitaliser la culture de l’entreprise chez les
tunisiens, donner de nouveaux leviers à l’investissement et encadrer, à
travers une série de mesures juridiques et fiscales incitatives, les
diplômés de l’enseignement supérieur, désireux de s’arrimer au monde des
affaires et de l’entreprenariat », se plait à répéter le chef du
gouvernement, tout en faisant référence aux bonnes performances de
l’économie nationale, au dynamisme des classes moyennes du pays et au grand
capital-confiance dont jouit désormais la Tunisie auprès des Holding du
Golfe qui n’ont pas hésité à s’implanter localement via les marchés
financiers, les sociétés d’intermédiation et les institutions de gestion off
shore.

 

A la fin de son
intervention, Monsieur Mohamed Ghannouchi a souligné la volonté de l’équipe
gouvernementale à préserver la crédibilité du pays, à assainir le climat des
affaires, à multiplier les aménagements des sites industriels tout en
améliorant les lois relatives à l’investissement, seul à même d’irriguer le
potentiel humain de la collectivité nationale et de renforcer le pouvoir
d’achat des tunisiens, confrontés, en raison de l’envol des prix des
matières premières dans le monde, aux dures réalités de la globalisation et
de la dévalorisation continue du billet vert.

 

La société civile monte au créneau :

 

Après avoir passé en
revue les différents aspects de la loi relative à l’initiative économique,
Monsieur Mohamed Nouri Jouini, ministre du Développement et de la
Coopération Internationale, a invité les représentants de la société civile
et de la vie associative à se prononcer sur les nouveaux dispositifs
inhérents à l’investissement, aux modifications du cadrage réglementaire et
aux arbitrages fiscaux.

 

C’est ainsi que Monsieur
Boulahya, secrétaire général du Mouvement des Démocrates Socialistes, à
l’instar de ses homologues de l’opposition, a mis l’accent sur les
perturbations financières actuelles de l’économie mondiale, réfractaire à
toute ingérence étatique, laissant, de ce fait, le spectre de l’inflation
ressurgir dans des pays émergeants, en quête de croissance et de
profitabilité.

 

« Le gouvernement doit à
tout prix favoriser l’émergence d’une nouvelle génération d’hommes
d’affaires, combattre les réflexes moutonniers de l’administration et offrir
un cadre d’investissement prévisible en posant les principes de base d’un
code de bonne conduite avec des structures de gouvernance, des contrôles
internes et des systèmes de gestion de risques », affirme Monsieur Kammassi,
président du parti des Verts, qui appelle l’Etat à sévir contre certains
programmes télévisuels qui, au lieu de vanter les mérites de l’effort et la
culture de la persévérance, vendent plutôt les idées obsolètes de la
débrouillardise et de la spéculation.

 

Finalement, les
représentants du patronat (U.T.I.C.A) et du monde ouvrier (U.G.T.T), tout en
rendant hommage à la nouvelle loi et aux efforts pédagogiques de l’Etat, ont
fait l’éloge de l’entreprise et ont insisté sur les volets de la formation
d’une main d’œuvre plus performante, la reconnaissance des compétences et
l’amélioration de l’offre de services éducatifs, capables de favoriser un
plus grand maillage entre les milieux du travail, de l’éducation et des
affaires.