[23/04/2008 18:59:41] LONDRES (AFP) L’euro marquait un recul face au billet vert mercredi, tout en se maintenant à des niveaux historiquement hauts, sur des prises de bénéfice au lendemain de son nouveau record à 1,6019 dollar, et malgré un indice d’activité en bonne forme pour le mois d’avril en zone euro. Vers 13H30 GMT, un euro s’échangeait contre 1,5891 dollar, sur des prises de bénéfices, malgré la hausse de l’indice composite PMI. Cet indice, qui mesure l’activité des secteurs des services et manufacturier, a enregistré une très légère hausse en avril, tiré par les services, alors que les analyses s’attendaient au contraire à une baisse. De vastes mouvements de prises de bénéfice, guidés en outre par les réminiscences du communiqué du G7 qui critiquait la volatilité excessive du marché des changes, resté dans les mémoires des cambistes, ont fait reculer l’euro. Les échanges était également orientés par de nouvelles spéculations sur les taux d’intérêt: les dernières en date faisaient état d’une pause probable dans le cycle d’assouplissement monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed), ce qui pourrait ramener l’euro vers le niveau de 1,50 dollar, selon les analystes. La monnaie européenne s’était propulsée la veille à un niveau inédit face au billet vert, franchissant pour la première fois la barre psychologique de 1,60 dollar, à 1,6019, poussée par un indicateur américain décevant et soutenue, depuis mardi matin, par les commentaires haussiers de dirigeants de la Banque centrale européenne (BCE). La publication d’un indicateur immobilier américain qui s’est affiché dans le rouge pour le mois de mars, perçue comme une nouvelle preuve de la récession dans laquelle serait entrée la première économie mondiale, a été le déclencheur de ce nouveau record.
Le terrain avait déjà été préparé par des propos haussiers de responsables économiques européens dont ceux du gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, et du luxembourgeois Yves Mersch. Le gouverneur de la banque centrale du Luxembourg s’était dit “surpris”, dans une interview publiée mardi, que certains économistes espèrent encore une baisse de taux alors que la zone euro connaît une poussée d’inflation. Son homologue français avait lui déclaré que la BCE bougerait, “s’il le faut”, ses taux d’intérêt pour ramener l’inflation sous les 2% l’année prochaine, indiquant la possibilité d’une hausse des taux. “Ces commentaires haussiers ont permis à l’euro d’atteindre le seuil de 1,60 dollar (…) et à moyen terme, le billet vert devrait rester sur la défensive” ont commenté les analystes de Commerzbank. “Cependant, les échanges vont certainement être agités à court terme et l’humeur sur les marchés sera à la nervosité, en particulier à la lumière du communiqué du G7”, ont-ils estimé, tandis que des analystes d’ABN Amro ajoutaient que la position du G7 “diluait les gains de l’euro”. Le chef de file des ministres des Finances de la zone euro, le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker, a exprimé mercredi son mécontentement face à la hausse ininterrompue de l’euro: “Tout le monde doit avoir à l’esprit que le G7 s’est montré très clair dans son récent communiqué. Nous avons dit que la volatilité excessive des taux de change n’était pas souhaitable pour la croissance économique”, a déclaré M. Juncker. L’attention des marchés devrait se focaliser désormais sur la prochaine réunion de la Fed prévue les 29 et 30 avril, ainsi que sur les chiffres de la croissance américaine qui doivent être publiés le 30 avril. |
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