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[23/04/2008 22:19:47] PARIS (AFP) Le spectre du chômage s’éloigne pour les cadres, même s’il reste difficile de trouver ou de retrouver du travail pour les jeunes diplômés de certaines disciplines et à partir de 55 ans, quand les préjugés sur l’âge pèse le plus, selon une étude de l’Apec publiée jeudi. Les quelque 3,1 millions de cadres du privé connaissent “une situation de plein emploi” avec un taux de chômage estimé à 3,8%, soit “deux fois moins que l’ensemble des salariés”, souligne l’Association pour l’emploi des cadres, dans cette étude. Néanmoins, le taux de chômage des cadres est croissant avec l’âge: de 1,6% pour les cadres de moins de 30 ans, à 2,9% pour les 30-49 ans, et 6,4% à 50 ans et plus. Conséquence, dans trois cas sur dix, pour un cadre de plus de 50 ans, l’emploi retrouvé est précaire (CDD, intérim), dans deux cas sur trois, il s’accompagne d’une baisse de sa rémunération, et dans quatre cas sur dix, le cadre a accepté une baisse des responsabilités exercées, voire une perte de son statut de cadre. “Les seniors n’alimentent pas un flux particulier d’inscriptions au chômage, mais ceux qui ont perdu leur travail peinent plus que les autres” à en retrouver, souligne le président de l’Apec, Gabriel Artero (CFE-CGC). Mais certains recruteurs souffrent de “jeunisme” et de “diplômite aiguë”, un défaut que les entreprises payent ensuite parfois très cher, dit-il. “Et ce n’est pas en raccourcissant la durée d’indemnisation qu’on règlera le problème, mais en nous les confiant pour les aider”, ajoute-t-il, en référence au projet du gouvernement de renforcer les obligations des salariés au chômage. Depuis 2004, le taux de retour à l’emploi s’est amélioré pour les cadres de plus de 50 ans, mais cela reste “problématique” pour les plus de 55 ans. L’Apec note aussi une insertion des Bac+4 variable selon les disciplines. Dans les télécoms ou l’informatique, deux ans après le diplôme, plus de neuf jeunes sur dix ont du travail, et seuls 2% cherchent leur premier job. A l’opposé, plus de 10% des diplômés de physique, d’agronomie mais aussi de plusieurs disciplines des sciences humaines, sont encore à la recherche de leur premier emploi au bout de deux ans. “L’assimilation du recrutement à un risque et le refus de toute prise de risque aboutit au +clonage+, les recruteurs voyant un gage de sécurité dans le fait d’embaucher de préférence un candidat qui soit la copie conforme d’un profil déjà connu. Cette pratique tend évidemment à réduire la fluidité du retour à l’emploi”, note l’Apec dans son étude. La durée du chômage pour les cadres ayant dépassé la cinquantaine tient notamment à “un état psychologique”, selon Isabelle Bertrand, consultante Apec à Dijon et animatrice de séminaires pour des cadres au chômage de longue durée. Certains cadres sont “en panne”, dit-elle, après une rupture professionnelle sans lien avec leur âge et davantage liée à la pression croissante sur les résultats dans les entreprises, ainsi qu’à la pression des actionnaires qui, souligne M. Artero, “rentrent de plus en plus violemment dans le jeu”. Si 11% des cadres quittent leur emploi avec le projet de se mettre à leur compte, seuls 3 ou 4% vont réellement au bout, ce qui fait dire au directeur général de l’Apec, Jacky Chatelain, qu’orienter ces personnes uniquement vers un accompagnement de leur projet est une “ânerie”. L’Apec privilégie le retour au CDI, et aucun CDD ou mission d’intérim inférieure à 4 mois ne figure sur son site. |
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