Grève des salariés d’Airbus en France contre la vente de sites

 
 
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Manifestation des salariés d’Airbus le 24 avril 2008 à Toulouse (Photo : Eric Cabanis)

[24/04/2008 16:45:09] TOULOUSE (AFP) Les salariés d’Airbus en France ont débrayé jeudi pour protester contre le manque d’équité observé, selon eux, par leur direction dans le processus de ventes de plusieurs sites en Allemagne et en France, prévues dans le cadre du plan de restructuration Power8.

A l’appel de l’intersyndicale d’Airbus France, ils ont fait grève de 07H30 à 11H30 dans l’ensemble des usines françaises de l’avionneur européen. Les salariés de Méaulte (Somme) ont cependant décidé de cesser le travail pendant deux jours, jeudi et vendredi.

Selon Force ouvrière, majoritaire à Airbus, la grève a été suivie à 80% dans les usines toulousaines d’Airbus, dont les entrées ont été bloquées tôt dans la matinée par des syndicalistes et des salariés, et sur le site de Méaulte (Somme), devant être repris par le groupe français Latécoère.

Plus de 1.500 salariés se sont mobilisés, selon les syndicats, devant le site de Saint-Nazaire Ville, qui doit également être cédé à Latécoère, et ceux de Saint-Nazaire Gron et Nantes (Loire-Atlantique). Sur les sites nazairiens, FO a fait état d’une participation à la grève “de 85 à 90%”.

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L’entrée du site Airbus de Toulouse où les salariés ont débrayé le 24 avril 2008. (Photo : Eric Cabanis)

La direction d’Airbus a évalué le taux de grévistes à 60 % à Toulouse, 69% à Méaulte, 65% à Saint-Nazaire, et 50% à Nantes. Elle a également fait état de manifestations regroupant quelque 1.500 manifestants devant les usines toulousaines.

Les syndicats protestaient contre la décision de la direction d’Airbus de filialiser à 100% trois de ses sites allemands, Varel, Nordenham et Augsbourg, au lieu de les vendre, comme il était initialement prévu dans le plan Power8, à l’instar de Méaulte et de Saint-Nazaire Ville, et du site britannique de Filton.

Les trois sites allemands devaient être cédés à une PME allemande, MT Aerospace, mais les négociations ont été rompues le 27 mars, et depuis, aucun investisseur n’a été trouvé.

La grève a été lancée “pour dire non à l’inéquité de traitement entre la France et l’Allemagne, notamment sur la question des ventes de sites”, a déclaré à l’AFP Jean-François Knepper, délégué syndical central Force ouvrière d’Airbus France, devant l’entrée, bloquée par 300 manifestants, de l’usine Louis-Bréguet à Colomiers, près de Toulouse.

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Des salariés d’Airbus en grève sur le site de Méaulte, le 24 avril 2008 (Photo : Francois Lo Presti)

“Il n’y a pas de raison que l’industrie française, fondatrice de l’industrie aéronautique européenne, se démantèle, se déstructure (…). Nous demandons que Saint-Nazaire et Méaulte restent dans Airbus”, a ajouté M. Knepper, annonçant que Fabrice Brégier, directeur général d’Airbus, recevrait l’intersyndicale mardi, après un Comité central extraordinaire d’Airbus.

“La mobilisation est forte, aussi forte que l’an passé” lorsqu’a été annoncé Power8, a estimé de son côté Françoise Vallin, déléguée syndicale centrale CFE-CGC, second syndicat d’Airbus.

“Le climat à Airbus est délétère, et là c’est la goutte qui fait déborder le vase”, a déclaré à Saint-Nazaire Jean-Louis Belliot (CFDT), demandant la filialisation du site de Saint-Nazaire Ville.

Les salariés ne cachaient pas leur “colère” jeudi sur tous les sites français, comme à Méaulte, où les syndicats ont appellé à un nouveau rassemblement vendredi matin devant l’usine, avant la mise en place de barrages filtrants avec distribution de tracts à proximité du site.

“Comme nous l’a expliqué au début M. Gallois (président exécutif d’EADS, ndlr), on est tous dans le même avion à Airbus. Aujourd’hui, on a l’impression qu’il y en a qui travaillent en classe Affaires et que nous on est dans les soutes”, ironisait Mathieu Degeorge, mécanicien sur la chaîne de l’A320 à Toulouse.

 24/04/2008 16:45:09 – © 2008 AFP