[26/04/2008 15:03:27] PARIS (AFP) La huitième Quinzaine du commerce équitable qui débute samedi en France devrait sensibiliser davantage les consommateurs à la problématique de l’aide aux pays pauvres, en pleine crise alimentaire. Pendant deux semaines, jusqu’au 11 mai, écoliers et lycéens rencontreront des producteurs de pays en développement, des dégustations auront lieu dans des gares et marchés, des soirées débats seront organisées dans une centaine de ville en France tandis que les boutiques de commerce équitable défendront le principe et leurs produits. Un Forum de deux jours doit ouvrir cette Quinzaine vendredi à la Villette (Paris, 19ème), où une centaine d’exposants (boutiques, grande distribution, organisations) feront la promotion du commerce équitable auprès de 12.000 visiteurs attendus, pour des dégustations, défilés de mode et conférences. Censé aider les paysans et artisans des pays du Sud, les acteurs du commerce équitable proposent une rémunération juste tout en respectant leurs conditions de travail. Un cahier des charges très strict est respecté, basé sur des critères économiques, sociaux et environnementaux, comme la liberté syndicale, le respect du droit du travail international, l’interdiction du travail des enfants, ainsi qu’une gestion adéquate de l’eau, des sols et des déchets, mais surtout le versement d’un prix minimum garanti.
“Le commerce équitable pourrait être une des solutions pour enrayer la crise alimentaire dans les pays en voie de développement. Il a permis une augmentation du niveau de vie individuel dans les coopératives et la réalisation de projets collectifs”, estime la société spécialisée dans le café équitable Malongo. L’an dernier, il a pesé 210 millions d’euros de chiffre d’affaires en France, en hausse de 26% par rapport à 2006, selon l’association Max Havelaar qui labellise la plupart des produits du commerce équitable dans le pays. L’essor est en partie lié à la Quinzaine, lancée en 2000, année où ce concept pesait moins de 10 millions d’euros. Selon une étude du cabinet TNS Worldpanel réalisée auprès de 20.000 foyers, un quart des ménages a acheté un article équitable en 2007. Il s’agit souvent de consommateurs aisées, inconditionnels de produits biologiques. “Le marché va continuer de se développer en 2008, avec une progression prévue d’au moins 30%. Il est soutenu par une tendance de fond: le consommateur, plus responsable, veut savoir d’où vient le produit qu’il consomme”, estime Jean-Philippe Cavroy, directeur commercialisation chez Max Havelaar. Même si les vêtements font une percée depuis quelques mois, la majeure partie (80%) des produits équitables achetés sont alimentaires, le café demeurant de loin le plus vendu (35% du total). Le commerce équitable progresse à pas de géant en France mais reste en retrait par rapport aux autres pays développés. Les Etats-Unis restent les champions, avec 500 millions d’euros en 2006 (+45%), selon l’organisation internationale du commerce équitable Fairtrade. Les Britanniques occupent la deuxième place, avec 409 millions d’euros, soit 50% de plus qu’en 2005. Rapporté au chiffre d’affaires par habitant, les Etats-Unis dégringolent à la 12ème place, avec 1,6 euro par habitant et par an dépensé pour ces produits en 2006, alors que les Suisses passent à la première (18 euros), très loin devant les Britanniques, au deuxième rang avec 6,8 euros. Les Français, 8ème, n’ont dépensé que 2,8 euros. |
||||
|