Kouchner favorable à l’idée d’un fonds mondial pour l’alimentation

 
 
photo_1209221453131-1-1.jpg
Le ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner assiste à un débat au Bundestag, le 24 avril 2008 à Berlin (Photo : Michael Gottschalk)

[26/04/2008 14:57:21] PARIS (AFP) Le ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, s’est déclaré samedi favorable à la mise en place d’un “fonds international dédié à l’agriculture et à l’alimentation” pour lutter contre la crise alimentaire qui frappe plusieurs régions du monde.

Le ministre, qui a reçu des organisations non-gouvernementales (ONG), “a confirmé son souhait de voir se constituer un fonds international dédié à l’agriculture et à l’alimentation”, a déclaré le Quai d’Orsay dans un communiqué, à l’issue des entretiens.

Cette idée “rencontre les propositions faites en ce sens par Action contre la Faim (ACF)”, ajoute le communiqué du Quai d’Orsay.

François Danel, directeur général d’ACF, a lui même déclaré à sa sortie que l’idée de la création d’un fonds mondial contre la faim et la malnutrition, prônée par son organisation, avait été “bien accueillie” par M. Kouchner.

“Le ministre est conscient de la gravité de la situation et est ouvert sur l’idée de ce fonds”, qui s’additionnerait aux autres programmes de lutte contre la faim en gérant des situations d’urgence, mais aussi des “projets d’autonomie alimentaire”, a expliqué M. Danel. Il a estimé que ce fonds nécessiterait un financement pluriannuel de “plusieurs milliards d’euros”.

Le directeur général d’ACF a souligné que la crise provoquée par la flambée des prix des denrées alimentaires de base, qui sévit principalement en Afrique, en Asie et dans les Caraïbes, affecte “850 millions de personnes”.

Le Quai d’Orsay a par ailleurs indiqué que “le doublement de l’aide alimentaire française annoncé par le président de la République (Nicolas Sarkozy) a été évoqué et devrait en partie être mis en oeuvre par le canal des ONG spécialisées”.

M. Kouchner a aussi demandé la participation de représentants des ONG aux travaux du groupe de travail interministériel dirigé par les ministères des Affaires étrangères et de l’Agriculture sur ce dossier.

Le ministre a souhaité “que soit explorée la possibilité de mener une campagne de sensibilisation et éventuellement de collecte de fonds auprès de l’opinion publique française et si possible européenne”, dans le cadre de la présidence française de l’Union européenne qui débute en juillet.

Il a également assuré que Paris jugeait “impératif” que se développe “un partenariat mondial pour relancer la production agricole et le développement rural dans les pays en développement en particulier en Afrique”.

Ludovic Larbodière, d’Agronomes et Vétérinaires sans frontières, a quant à lui souligné le “besoin de prendre des mesures urgentes”, car la mise en place du fonds prendrait “de deux à quatre ans”.

De son côté, Jean-Denis Crola, juriste économique d’Oxfam-France, a plaidé pour une “réflexion globale sur la politique commerciale européenne”, dont les accords de libre-échange avec les pays pauvres sont responsables, selon lui, de leur dépendance alimentaire. “L’Union européenne doit proposer des alternatives crédibles aux pays qui refusent de signer ces accords”, a-t-il poursuivi.

 26/04/2008 14:57:21 – © 2008 AFP