Une grève dans une raffinerie écossaise fait craindre une pénurie de carburant

 
 
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Des employés de la a raffinerie écossaise de Grangemouth en grève le 27 avril 2008 (Photo : Ed Jones)

[27/04/2008 16:12:05] GRANGEMOUTH (AFP) Les 1.200 employés d’une raffinerie écossaise ont entamé dimanche une grève de deux jours qui a entraîné la fermeture d’un pipeline fournissant 40% des approvisionnements britanniques, faisant craindre une pénurie de carburant dans les stations-service.

La grève, provoquée par un conflit au sujet des retraites des employés, a été lancée dimanche à 06h00 locales (05h00 GMT) à la raffinerie de Grangemouth, à l’ouest d’Edimbourg. Aucun accord de dernière minute n’a été trouvé pour l’empêcher.

Ce mouvement social a déclenché la fermeture du pipeline de Forties, à Grangemouth, au débouché de la mer du Nord. Il “a été fermé aux alentours de 06h00 locales ce matin”, a annoncé une porte-parole du groupe pétrolier britannique BP. Le pipeline, qui débouche sur le terminal de Kinneil, est alimenté en énergie par la raffinerie, et ne peut fonctionner sans l’électricité ni la vapeur que celle-ci lui fournit en temps normal.

Quelque 70 champs pétroliers et gaziers alimentent ce pipeline, qui fournit les marchés britannique et international et transporte jusqu’à 700.000 barils de pétrole par jour. La raffinerie était fermée depuis vendredi soir, dans l’attente de cette grève. C’est la première fois en plus de 70 ans qu’une raffinerie britannique doit cesser son activité en raison d’une grève.

Mark Lyons, du syndicat Unite, a expliqué dimanche avoir été “forcé” à prendre cette décision par la société Ineos, qui gère la raffinerie. “C’est une mesure que nous avons prise avec réticence, mais nous y avons été forcés par la compagnie”, a-t-il déclaré sur Sky News.

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La raffinerie de Grangemouth le 27 avril 2008 (Photo : Ed Jones)

“Cette grève aujourd’hui n’est pas nécessaire”, a répliqué Gordon Grant, le directeur de la raffinerie, sur la même chaîne. “Il y avait largement du temps pour des discussions et les syndicats ont convoqué cette grève aujourd’hui. Ils doivent revenir à la table des négociations, engager une véritable discussion et être capables de changer de position.” Avec la fermeture du pipeline, les autorités craignent une éventuelle ruée sur les pompes à essence ce week-end. Certaines stations en Ecosse ont commencé à rationner le carburant samedi.

Pour prévenir une éventuelle pénurie, le gouvernement écossais a annoncé que 65.000 tonnes de carburant -essentiellement du gazole- seraient acheminées dans les prochains jours depuis plusieurs ports européens, dont ceux de Rotterdam et Amsterdam. L’Ecosse consomme quotidiennement environ 6.000 tonnes de gazole, et ces réserves supplémentaires représentent donc dix jours d’approvisionnement.

“Nous aurons des réserves en carburant amplement suffisantes pour que l’Ecosse traverse cette crise”, a assuré le Premier ministre écossais Alex Salmond.

Ces derniers jours, le gouvernement britannique, pour qui cette grève intervient au plus mauvais moment avant les élections locales de jeudi, avait multiplié les appels au calme. “Si les gens achètent leur essence ou leur gazole comme ils le feraient en temps normal, il n’y a pas de raison pour qu’il y ait des problèmes substantiels” à la pompe, avait estimé samedi le secrétaire d’Etat au commerce John Hutton sur Sky News.

M. Hutton avait par ailleurs assuré que les deux tiers du pétrole transitant par la raffinerie de Grangemouth étaient immédiatement exportés vers l’étranger.

Oil and Gas UK, l’organe représentatif de l’industrie pétrolière et gazière britannique, estime que la fermeture du pipeline pourrait entraîner des pertes de 50 millions de livres (63 millions d’euros) par jour.

La fermeture du pipeline pourrait aussi avoir des répercussions sur le marché du pétrole. Après la confirmation de la grève vendredi, le cours du baril de Brent de la mer du Nord, coté à Londres, avait atteint un record de 117,51 dollars.

 27/04/2008 16:12:05 – © 2008 AFP