[27/04/2008 17:17:08] BERLIN (AFP) L’ex-patron de Siemens, Heinrich von Pierer, qui nie toute implication dans le vaste scandale de corruption au sein du groupe allemand, a été mis en cause par un deuxième dirigeant, rapporte l’hebdomadaire Der Spiegel, citant un rapport interne. Un deuxième “manager”, dont le nom n’est pas dévoilé, a accusé l’ancien PDG de Siemens d’avoir été au courant de transactions occultes en marge d’un contrat avec l’Argentine, écrit le magazine, qui cite un rapport confidentionnel du département “anti-corruption” daté du 1er avril. Selon ce témoin, qui a déposé devant le parquet de Munich (sud), “von Pierer a été informé lors d’un entretien qu’en cas de changement de gouvernement en Argentine, le nouveau gouvernement réclamerait à son tour” de l’argent à Siemens, écrit le magazine. “Pierer a simplement réagi en grognant à l’idée qu’il faudrait payer une deuxième fois”, ajoute le Spiegel. L’hebdomadaire et le quotidien Süddeutsche Zeitung ont déjà fait état d’un premier témoignage à charge contre M. von Pierer, déposé lui aussi au parquet de Munich, qui enquête sur l’affaire de corruption: selon eux, un dirigeant de Siemens a accusé von Pierer de lui avoir demandé en 2002 et 2003, ainsi qu’à un collègue, de verser 10 millions de dollars en marge d’une commande importante du gouvernement argentin. En 1998, Buenos Aires avait passé une commande de deux milliards de dollars pour la livraison d’un système pour passeports électroniques. La commande avait ensuite été annulée après un changement politique en Argentine en 1999, selon les deux médias. M. von Pierer avait rejeté il y a une semaine toute implication dans le scandale. “Ces accusations sont fausses”, avait-il dit. Selon le Spiegel, le rapport du 1er avril évoque notamment des mises en garde adressées par le responsable juridique de l’époque, Albrecht Schäfer, à la direction de Siemens concernant des comptes douteux en Suisse. Il indique aussi que l’ancien chef du conseil de surveillance, Karl-Hermann Baumann, et l’ancien membre du directoire Heinz-Joachim Neubürger étaient au courant “dès début 2000” de l’existence de comptes en Suisse. Depuis plusieurs semaines, le scandale de caisses noires utilisées pour obtenir des contrats juteux prend une nouvelle ampleur, mettant en cause de plus en plus de divisions et de dirigeants du groupe, actuels ou anciens. Siemens a jusqu’ici reconnu l’existence de caisses noires d’un montant de 1,3 milliard d’euros et a été condamné à une amende en tant que personne morale par la justice allemande, qui enquête désormais sur des personnes physiques, des anciens dirigeants de la société. Plusieurs médias allemands rapportaient ce week-end que le parquet de Munich envisagerait désormais d’ouvrir une enquête contre M. von Pierer, après avoir dans un premier temps écarté cette hypothèse. |
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