La Tunisie a été préférée à la Principauté de Monaco et à la Martinique pour
abriter le 46ème colloque international francophone de Médecine nucléaire
(27 avril – 2 mai 2008).
Quelque 400 médecins nucléaires sont en conclave, depuis dimanche, à
Hammamet, pour débattre des dernières évolutions de la médecine nucléaire,
des plus récentes technologies utilisées par cette discipline et des
expertises développées en la matière en Europe, au Maghreb et en Afrique.
Cette discipline médicale (médecine nucléaire), très peu développée en
Tunisie, consiste à administrer aux patients des préparations faiblement
radioactives favorisant soit un diagnostic soit un traitement d’une lésion
ou d’une tumeur.
Selon Pr Mohamed Faouzi Ben Slimène, chef de service de Médecine nucléaire à
l’Institut Salah Azaiez, à Tunis, le mérite de cette spécialité, qui recoupe
avec d’autres technologies d’imagerie médicale (Scanner, IRM), réside dans
son degré d’efficacité.
Elle permet, d’abord, de détecter excroissance et altérations diverses du
tissu et d’agir, ensuite, sur les lésions et tumeurs ciblées en épargnant le
tissu sain environnant ainsi que les organes adjacents.
Les pathologies explorées par cette médecine sont par ordre de fréquence.
Les maladies de l’os (squelette), le cancer, affections du poumon, thyroïde,
reins, foie, voies biliaires, cerveau.
Pour revenir au colloque, cette manifestation, hautement scientifique à
laquelle prendront part quelque 400 médecins, se propose de jeter la
lumière, entre autres, sur les nouvelles technologies de pointe utilisées en
matière de médecine nucléaire (Tomographie par émission de positrons). Les
communications traiteront de
questions majeures, telles que l’avenir de l’oncologie (imagerie), la radio immunothérapie en clinique, la prise en charge
des cancers papillaires et vésiculaires de la thyroïde l’évolution du
protocole de traitement et les dernières recommandations des sociétés
scientifiques concernant la prise en charge du cancer.
Le colloque sera, également, l’occasion, pour Pr Ben Slimène, président du
colloque, de donner d’amples éclairages sur l’expertise tunisienne en
matière de médecine nucléaire.
Globalement, cette médecine n’est pas encore assez développée en Tunisie. Le
pays compte, en tout, une dizaine de services de médecine nucléaire dans des
établissements hospitaliers publics et privés.
Ces services sont, pour la plupart, sous équipés et les délais de rendez
vous sont longs : plusieurs mois pour certaines pathologies.
Pr. Ben Slimane attire l’attention sur un autre facteur qui ne favorise pas
une prise en charge, dans les temps, les patients. Le prix élevé des
produits pharmaceutiques utilisés en médecine nucléaire. Ce prix serait le
double de celui en Europe.
Ces prix sont excessifs en raison de la marge bénéficiaire de la pharmacie
centrale, des frais de transport, de douane et de transit, outre, un taux
élevé de TVA (18%).
Pour y remédier, Pr Ben Sliman suggère de mentionner dans les textes
réglementaires les préparations radioactives comme des médicaments et non
comme des produits industriels, comme c’est le cas actuellement.
Il s’agit aussi de réduire la TVA prélevée sur les produits radioactifs
importés de 18% à 6%.
Last but not least, la prise en charge des traitements en médecine nucléaire
par la Caisse Nationale d’Assurance Maladie (CNAM) constitue un motif
d’espoir pour promouvoir cette discipline et alléger la souffrance des
patients. A ce propos, Pr Ben Slimène a annoncé que des réunions ont été
organisées avec les responsables de la CNAM et qu’une nomenclature de
produits a été arrêtée d’un commun accord.
Ailleurs, plus particulièrement, aux Etats-Unis et au Japon, la médecine
nucléaire est assez développée. A titre indicatif, Pr Ben Slimane a rappelé
que dans ces pays dont la population est, pourtant, très sensible à
l’irradiation, environ 70% environ des hyperthyroïdés sont traités par iode
radioactif, 29% environ par ADS et 1% sont traités par chirurgie. C’est pour
dire !
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