Nous avons saisi l’occasion du
10ème
anniversaire du Centre des jeunes dirigeants d’entreprise (CJD/UTICA)
pour rencontrer Mme Monia Essaïdi, sa présidente. Elle revient sur les
différents acquis du CJD -mais sur l’économie tunisienne aussi- au cours
des dernières années, et surtout sur les perspectives pour les
prochains mois. Entretien exclusif.
Webmanagercenter : Le Centre des jeunes dirigeants d’entreprise (CJD/UTICA)
vient de souffler ses dix bougies. Que de chemin parcouru ! Pourriez-vous
nous retracer les grandes étapes de l’évolution du CJD ?
Monia
Essaïdi :
Le CJD a été créé en 1998 par M. Hédi Djilani, président de l’Union
tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat ‘’UTICA’’ en
collaboration avec CJD France dans l’objectif de préparer la jeune
entreprise aux enjeux de la mondialisation.
Un Bureau
national fut désigné pour faire démarrer cette structure naissante avec M.
Montasser AZAIEZ en tant que président, entouré d’une jeune équipe. Très
tôt des formations furent organisées, des bureaux régionaux créés, notamment
à Sousse et à Gabès.
En 2005,
un nouveau souffle fut donné au CJD, avec un nouveau bureau national avec
aux commandes M.
Abdelaziz
Darghouth
qui travailla avec une équipe dynamique sur la notoriété et l’image du CJD
tant sur le plan national qu’international sous le slogan mobilisateur «UNIS
POUR PROSPERER».
La
présence régionale fut renforcée par la création de bureaux à Monastir,
Sfax, Tataouine, Jendouba, Siliana et Bizerte.
En 2007,
le CJD passe à l’ACTION avec une équipe élue qui a mis en place un plan
d’action ambitieux dont l’objectif est d’œuvrer pour le jeune dirigeant ‘’JD’’
et son entreprise pour une performance durable.
Au fil des
ans, votre structure est devenue on pourrait dire une force de proposition
incontournable dans le paysage économique de la Tunisie (tu peux parler des
différentes lois promulguées grâce au CJD pour une économie tunisienne plus
performante et plus orientée jeune). D’où tirez-vous cette force et cette
énergie ?
Le CJD, à
travers les commissions de réflexion avec la participation de JD de
différents secteurs, a pu se trouver une place dans l’environnement
économique de notre pays.
Nous
avons, grâce à l’engagement et la persévérance, obtenu des résultats dont
nous pouvons être fiers : la loi sur la transmission des entreprises
familiales en 2007 et le décret sur le SBA (Small Business Act) en 2008 sur
les marchés publics.
Le CJD est
actuellement en négociation avec
la DOUANE
TUNISIENNE
pour étudier de près les problématiques rencontrées par les JD en matière
d’importation et d’exportation. Une
commission mixte DOUANE /CJD se réunit chaque mardi à cet effet.
Le CJD a
fait de l’ouverture à l’international un des piliers de sa stratégie de
développement. Pourquoi ? Dans le même ordre d’idées, depuis un certain
temps on a constaté que le Maghreb figure au centre des préoccupations de
votre organisation. Est-ce que l’idée d’un Maghreb des jeunes dirigeants est
largement partagée par vos homologues des autres pays ?
Le
rayonnement à l’international est en effet un axe stratégique pour le CJD
aujourd’hui. Le monde étant un village en pleine mutation, notre jeune
structure doit se trouver une place respectable et confortable tant au
niveau du Maghreb que dans la zone méditerranéenne.
Nous avons
noué des relations de partenariat privilégiées avec le CJD France qui fête
cette année ses 70 ans, une solide amitié avec CJD Maroc. Le CJD
Tunisie est également membre observateur du mouvement YES FOR EUROPE (www.yesforeurope.eu).
Lors du
dîner gala organisé pour marquer le 10ème anniversaire du CJD,
vous avez annoncé, avec votre collègue du Maroc, la naissance du CJD
Maghreb. Pourriez-vous nous en dire plus ?
Nous
œuvrons pour réaliser le CJD Maghreb depuis des années, nous avons pu, grâce
à la volonté de faire un travail de fond des deux parties, pour concrétiser
cette UNION dont l’objectif est de :
rapprocher les
jeunes dirigeants des pays du Maghreb
échanger les
expériences et promouvoir l’entreprenariat maghrébin.
s’enrichir
mutuellement pour une performance globale.
Des
manifestations et actions communes sont prévues pour prôner cette identité
maghrébine et faire en sorte qu’il fasse bon entreprendre au MAGHREB !
Il
semblerait que le CJD s’apprête à lancer une enquête nationale sur le climat
des affaires en Tunisie… Il existe déjà des enquêtes sur ce sujet. Alors pourquoi organiser une de plus ? Quelle sera la touche
«particulière» du CJD ?
En Tunisie, le programme
de mise à niveau a constitué un tournant pour de nombreuses entreprises et a
permis la modernisation d’une grande partie du tissu industriel tunisien
ainsi que l’amélioration de la qualité des produits et des résultats de
plusieurs d’entre elles.
Si la majorité des
entreprises ayant adhéré à ce programme ont manifesté leur satisfaction des
services et du soutien obtenus, l’effort d‘investissement privé reste en
deçà des attentes et, malgré les progrès réalisés, plusieurs entreprises
continuent à subir les lenteurs administratives, les réflexes d’un certain
nombre de bureaucrates et un certain déséquilibre régional et sectoriel.
Tout compte fait,
l’environnement institutionnel des PME tunisiennes reste encore mal connu
et, si l’on en juge par les réticences et les discours de certains chefs
d’entreprise tunisiens, encore largement perfectible.
Ce travail tentera de
comprendre les facteurs qui brident l’initiative privée en prenant en compte
le point de vue des différents acteurs et en tentant d’apporter une
évaluation globale de l’environnement institutionnel des PME tunisiennes.
Il s’agira de décrire
les composantes et les acteurs de l’environnement institutionnel des PME
tunisiennes, d’évaluer la qualité de cet environnement, de comprendre leurs
logiques d’action et d’opérer un diagnostic à la fois interne (forces,
faiblesses) et externe (opportunités, menaces).
En mettant l’accent sur
les éventuelles causes des résistances au changement, ce travail abordera la
question de la décentralisation administrative, de l’efficacité et de la
qualité de l’environnement institutionnel et de l’équité au niveau de
l’accès des entreprises à certains services.
Dans une partie
conclusive, cette étude proposera des leviers et un plan d’action à court,
moyen et long terme.
Pour finir
Mme la présidente, quelles sont les actions que le CJD compte mener au cours
des prochains mois ?
Les
commissions de réflexion continuent leurs travaux, pour en savoir plus
j’invite les JD et les fidèles internautes à visiter régulièrement notre
portail
J’invite
également tout jeune dirigeant, animé par la volonté de développer son
entreprise et faire évoluer notre environnement économique, par des idées
innovantes et performantes ; à adhérer au CJD (cjd@gnet.tn).