En l’espace de sept petites années, ce jeune de 32 ans a élevé son
entreprise au premier rang des fournisseurs de services Internet en Tunisie.
Et il ne compte pas s’arrêter en si bon chemin.
Assurance et détermination. C’est ce qui se dégage nettement des propos de
M. Mohamed Mehdi Khémiri qui présente les signes d’une force tout à fait
sereine et tranquille. Savait-il, au moment de créer sa société, qu’il lui
avait collé un nom prémonitoire ? Probablement oui. En la baptisant Top
(Net), c’est clair qu’il tenait à la hisser au top. Il y est maintenant.
Avec la ferme intention d’aller toujours de l’avant.
En apprenant, en 2000, le lancement par le ministère des Télécoms d’un appel
d’offres pour l’attribution d’autorisations pour des nouveaux fournisseurs des services Internet, il ne faisait, alors, que
caresser le rêve de monter une entreprise en Tunisie. Mais il n’était
pas de toute évidence que l’appel d’offres dût lui profiter forcément. A
chaque soumission, il y a l’arrivée de plusieurs ‘‘soupirants’’. Sauf qu’un
heureux concours de circonstances lui avait prêté main forte. Le chef de
l’Etat n’avait de cesse de rappeler que la priorité devait bénéficier aux
jeunes. Du coup, trois jeunes hommes étaient sélectionnés. Il en faisait
partie. Mais un imprévu avait failli faire mal tourner les choses. Le cahier
de charges exigeait des fonds propres de l’ordre de…100 mille dinars. Alors
c’est toute la famille Khémiri qui s’était engagée. Et voilà Mohamed Mehdi,
à 26 ans, un tout jeune président directeur général d’une entreprise lancée
dans la fourniture des services Internet.
En fait, le capital de départ ne pouvait se limiter à cette somme-là ; un
crédit bancaire de 160 mille dinars était encore nécessaire pour faire face
aux équipements forcément onéreux. TOPNET était installée d’abord à Sousse
non sans grignoter sur les villes voisines comme Mahdia et Sfax. De sorte
qu’aujourd’hui, l’aînée s’est taillé une part de marché de 65% dans les
villes du Sahel. L’antenne de Tunis, qui aurait dû être la mère de par sa
taille, est née en 2003. Et en l’espace de moins de cinq ans, elle est
parvenue, à son tour, à s’arracher une part de marché oscillant entre 35 et
40%. En somme, sur quatre agences, TOPNET compte aujourd’hui un peu plus de
50 mille abonnées ADSL, ce qui représente 37% de part de marché national.
M. Khémiri explique que la qualité et la sécurité des services rendus,
l’image de marque jalousement préservée, la communication et quelques autres
services offerts en prime aux abonnés ont fait la notoriété de l’entreprise
qui s’assure une croissance continue de…100% chaque année. Résultat : de la
3ème place en 2001, TOPNET s’est hissée à la 2ème place en 2005, et s’est
vautrée dans le fauteuil de leader dès 2006. Pour autant, l’entreprise, loin
de lésiner, réinvestit dans les services et les extensions, mais surtout
dans les compétences et les ressources humaines. Les employés de TOPNET sont
aujourd’hui quelque 205 personnes, mais la Société continue de recruter
entre cinq et dix employés par mois pour terminer l’année en cours avec 300
personnes. On peut donc facilement deviner que TOPNET envisage la création
d’autres agences.
Né à Tunis, M. Mohamed Mehdi Khémiri y a fait ses études primaires et
secondaires avant de partir en France où il a successivement fait les
classes préparatoires, l’Ecole Polytechnique et l’Ecole Supérieure des
Télécoms de Paris. Il s’envolera après aux Etats-Unis où il travaillera dans
une Société de développement de logiciels.
En février 2001, et à la suite de l’appel d’offres du bonheur, il décide son
retour définitif en Tunisie et le lancement de son entreprise.
Il vient d’être élu meilleur jeune dirigeant de l’année 2008 par le Centre
des Jeunes Dirigeants (CJD/UTICA).
