Retraites : des syndicats reçus par Xavier Bertrand, restent hostils aux 41 ans

 
 
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Laurent Wauquiez, Xavier Bertrand, André Santini, face à Jacques Voisin le 28 avril 2008 au ministère à Paris (Photo : Miguel Medina)

[28/04/2008 11:47:22] PARIS (AFP) Les syndicats, reçus lundi par le ministre du Travail sur le dossier des retraites, ont manifesté leur mécontentement devant la volonté inflexible du gouvernement d’allonger la durée de cotisation à 41 ans et leur scepticisme concernant les mesures pour l’emploi des seniors.

Le gouvernement a confirmé, dans un document transmis dimanche soir aux partenaires sociaux, son intention d’augmenter progressivement à 41 ans d’ici 2012 la durée de cotisation pour une retraite à taux plein. Il envisage aussi d’infliger à compter de 2010 une cotisation supplémentaire aux entreprises n’ayant pas conclu d’accord sur l’emploi des seniors avec les syndicats.

Les retraites bénéficieront d’une hausse au 1er septembre, d’un montant non encore fixé, et la pension de réversion pour les veufs et veuves, actuellement de 54% de la retraite du conjoint disparu, augmentera progressivement jusqu’à 60% début 2011.

Le ministre du Travail Xavier Bertrand, accompagné du secrétaire d’Etat à la Fonction publique, André Santini, et du secrétaire d’Etat à l’Emploi, Laurent Wauquiez, rencontrait lundi à tour de rôle l’ensemble des organisations syndicales et patronales pour discuter de ces mesures.

Le secrétaire général de Force Ouvrière, Jean-Claude Mailly, a estimé, juste avant d’être reçu, qu’allonger la durée de cotisation “conduisait à travailler plus pour gagner la même chose”.

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Jean-Claude Mailly, Xavier Bertrand et Laurent Wauquiez le 28 avril 208 à une réunion au ministère du travail sur les retraites (Photo : Miguel Medina)

Pour M. Mailly, “il y avait d’autres pistes de financement possibles. Aucune n’est retenue”, dont une taxation de “l’intéressement, la participation, les stocks-options (…) ou une augmentation de l’impôt sur les bénéfices pour les dividendes distribués aux actionnaires”. “Dans le schéma qui nous a été distribué, qui s’en sort bien ? Le patronat. On ne demande rien aux entreprises (…) Ca conduit progressivement à aller vers un système de retraite individuelle”, a-t-il regretté.

Le président de la CFE-CGC (cadres) Bernard Van Craeynest, qui l’avait précédé, a lui aussi signifié au ministre “qu’augmenter de manière arbitraire la durée de cotisation à 41 ans ne ciblait les efforts que sur les salariés”, sans donner de “garanties” sur les mesures de l’emploi des seniors. “Il n’y a pas de mesures concrètes qui permettent d’envisager qu’on va atteindre les objectifs. Tout reste à construire”, a-t-il estimé, jugeant “essentiel” le point d’étape prévu en 2010 dans le document “pour mesurer la productivité des mesures”. “Le ministre nous a dit que nous étions dans un processus où nous construisons en marchant”, a-t-il ajouté. M. Van Craeynest ne s’est pas dit opposé à un système de pénalités pour les entreprises.

Avec un taux d’emploi de 38,1% pour les 55-64 ans en 2006, la France se situe très en-dessous de la moyenne de l’Union européenne (43,5%).

La CGPME a, elle, jugé le texte du gouvernement “globalement bien équilibré”. Son président Jean-François Roubaud a toutefois relevé “deux ou trois points de désaccord”, surtout sur le financement des caisses de retraite par une baisse de cotisations à l’Unedic.

Sans donner de chiffre, le document gouvernemental indique que les excédents financiers de l’Unedic (assurance-chômage) devront permettre de compenser pour les entreprises et les salariés une augmentation des cotisations retraite.

La CFTC et le Medef devaient être reçus en fin de matinée, la CGT, l’UPA (patronat de l’artisanat) et la CFDT dans l’après-midi.

 28/04/2008 11:47:22 – © 2008 AFP