Sarkozy entame sa visite d’Etat en Tunisie par des contrats et des accords

 
 
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Nicolas Sarkozy s’exprime auprès du président tunisien Zine El Abidine Ben Ali et de Carla Bruni-Sarkozy, le 28 avril 2008 avant un dîner d’Etat à Tunis (Photo : Patrick Kovarik)

[28/04/2008 21:12:23] TUNIS (AFP) Le président français Nicolas Sarkozy a entamé lundi sa visite d’Etat en Tunisie par un bain de foule millimétré et la signature d’accords et de contrats commerciaux, avant de rendre hommage aux efforts de Tunis sur le terrain controversé des droits de l’Homme.

Arrivés à 16h30 (14h30 GMT) dans la capitale tunisienne, M. Sarkozy et son épouse Carla Bruni ont été salués à leur descente d’avion par le président tunisien Zine El Abidine Ben Ali, qui leur a immédiatement offert un “accueil populaire”, selon le terme officiel, organisé au coeur de Tunis.

Pendant une vingtaine de minutes, le couple présidentiel, leur hôte et la délégation française ont remonté l’avenue Bourguiba sous les banderoles louant la “coopération fructueuse” entre Paris et Tunis et les youyous et vivats des quelques centaines de personnes rassemblées pour l’occasion.

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Des habitants de Tunis agitent des drapeaux à l’effigie de Nicolas Sarkozy, le 28 avril 2008 (Photo : Fethi Belaid)

Nicolas Sarkozy et Zine El Abidine Ben Ali se sont ensuite retrouvés au palais de Carthage, dans la banlieue nord de Tunis, pour une première série d’entretiens, conclue par la signature d’accords et de contrats qui confirment la première place de la France au rang des partenaires économiques de la Tunisie.

Au chapitre commercial, la compagnie nationale Tunisair devait annoncer en soirée une commande d’une quinzaine d’appareils à l’avionneur européen Airbus, selon la présidence française. L’Etat tunisien a également confié à Alstom la construction d’une centrale thermique de Ghannouch (sud), pour un montant d’environ 360 millions d’euros, selon la même source.

En outre, la France et la Tunisie ont conclu un accord-cadre de coopération en matière de nucléaire civil, similaire à ceux déjà paraphés ces derniers mois par Paris avec les deux autres pays du Maghreb, le Maroc et l’Algérie, ainsi qu’avec la Libye, les Emirats arabes unis ou l’Inde.

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Nicolas Sarkozy et son épouse accueillis par le président tunisien Zine El Abidine Ben Ali, le 28 avril 2008 à Tunis (Photo : Patrick Kovarik)

Ce texte couvre tout le champ de la coopération, de la formation à la fourniture d’électricité en passant par la recherche et la sécurité, et ouvre la voie à la vente éventuelle de centrales nucléaires de technologie française à la Tunisie, mais pas avant dix à quinze ans selon l’Elysée.

Les deux pays ont enfin paraphé lundi soir une convention de “gestion concertée des flux migratoires”, la première signée par Paris avec un pays du Maghreb. Ce texte vise à “s’attaquer à l’immigration illégale”, à faciliter la délivrance de visas longue durée aux Tunisiens et à ouvrir le marché du travail français à des Tunisiens dotés de “compétences de haut niveau”.

En préambule à un dîner d’Etat, le président Ben Ali a lui renouvelé son soutien au projet français d’Union pour la Méditerranée (UPM), qui doit être lancé le 13 juillet entre les 27 pays de l’Union européenne (UE) et ses voisins du Sud et dont il souhaite accueillir le secrétariat général.

De son côté, Nicolas Sarkozy a rendu un hommage appuyé aux efforts accomplis par son homologue en matière de droits de l’Homme. “Aujourd’hui, l’espace des libertés progresse. Ce sont des signaux encourageants que je veux saluer”, a-t-il jugé, refusant de se poser “en donneur de leçons”.

Depuis vingt ans, le régime du président Ben Ali est régulièrement épinglé par les ONG pour ses violations des droits de l’Homme. La Tunisie dénonce systématiquement ces critiques et met en avant son bilan en matière d’éducation et d’émancipation des femmes.

“Déçues” de n’avoir pas été reçues par la délégation de Nicolas Sarkozy lors de son passage en Tunisie en juillet 2007, les ONG tunisiennes ont fait savoir qu’elles attendaient un “geste fort” du président français sur ce terrain, dont il avait promis de faire une des priorités de sa politique étrangère.

La secrétaire d’Etat française aux droits de l’Homme Rama Yade devait recevoir mardi, au deuxième jour de la visite présidentielle, des responsables d’ONG tunisiennes.

 28/04/2008 21:12:23 – © 2008 AFP