[28/04/2008 23:04:52] PARIS (AFP) Le gouvernement français a indiqué lundi maintenir ses prévisions de croissance et de déficits publics pour 2008 et 2009 malgré le pronostic bien plus pessimiste de la Commission européenne. “Je ne change pas les prévisions”, a déclaré la ministre de l’Economie Christine Lagarde, interrogée sur les perspectives pour 2008 et 2009 en marge d’un déplacement près de Dijon (centre-est de la France). Son ministère avait déjà un peu plus tôt indiqué que les prévisions étaient maintenues. “Nous maintenons nos prévisions d’autant plus qu’on voit les premiers fruits” de la politique économique du gouvernement, notamment “la loi Travail emploi pouvoir d’achat (Tepa) qui soutient la croissance de 0,3% en 2008 et continuera à soutenir la croissance en 2009”, a-t-on indiqué au ministère. Le gouvernement table pour 2008 sur une croissance de 1,7 à 2% avec un déficit de 2,5%, et l’an prochain sur 1,75 à 2,25% avec un déficit réduit à 2%. Bruxelles est nettement plus pessimiste et s’attend à 1,6% de croissance en 2008, 1,4% en 2009, avec cette année une augmentation du déficit à 2,9% du Produit intérieur brut (PIB), puis à 3% l’an prochain, soit exactement la limite maximale tolérée dans l’Union européenne. La Commission européenne envisage même de lancer une mise en garde dite précoce à la France en raison du dérapage de son déficit public, a indiqué lundi le commissaire à l’Economie Joaquin Almunia.
“Je suis sereine” concernant une éventuelle procédure de mise en garde, a encore déclaré Mme Lagarde, tandis que son ministère assurait que la Commission européenne se contentait “d’examiner ses options” face à la France et n’avait engagé aucune procédure de mise en garde contre Paris pour déficits excessifs. “Les prévisions de croissance et d’inflation” de M. Almunia “sont particulièrement pessimistes, beaucoup plus pessimistes que le consensus des places” boursières, a dit la ministre. Elle a indiqué dans la soirée s’être “expliquée” avec Joaquin Almunia. “Je viens de m’expliquer avec le commissaire Almunia pour lui demander ce qu’il avait en tête”, a-t-elle dit sur la chaîne de télévision publique France 3. “Nous nous sommes expliqués très clairement sur un point: les prévisions de croissance pour 2009 établis par la Commission ne tiennent absolument pas compte des effets de la loi de modernisation de l’économie que j’ai présentée ce matin en conseil des ministres”, a-t-elle affirmé. Le président français Nicolas Sarkozy a annoncé début avril 166 mesures pour la réforme de l’Etat, qui devront permettre des économies de l’ordre de 7 milliards d’euros au total entre 2009 et 2011, à la fois par une réduction des effectifs de fonctionnaires et par une baisse des “dépenses d’intervention” de l’Etat. Le ministère de l’Economie a par ailleurs relevé “plusieurs éléments positifs dans l’analyse de la Commission”, en particulier l'”absence de preuves de restriction du crédit en France”, malgré la crise des prêts immobiliers à risque américains, et “l’effet positif de la loi Tepa”. Enfin, le ministère note que “le ralentissement projeté en France par Bruxelles est deux fois plus faible que dans le reste de la zone euro, alors que (la France) est soumise au même choc de croissance”. |
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