[29/04/2008 11:37:26] TOULOUSE (AFP) Les salariés d’Airbus en France ont de nouveau débrayé mardi matin pour dénoncer ce qu’il perçoive comme un manque d’équité de la part de leur direction dans le processus de cessions de sites en Allemagne et en France, a-ton appris auprès des syndicats et de la direction d’Airbus. Le président d’Airbus France, Fabrice Brégier, a indiqué mardi aux syndicats que l’avionneur européen continuait à rechercher des partenaires pour reprendre ses sites devant être vendus en Europe, a déclaré mardi à Toulouse Jean-François Knepper, délégué syndical central Force ouvrière, majoritaire à Airbus France. “Patrice Brégier nous a dit qu’il entendait pour l’instant poursuivre dans la recherche de partenaires pour reprendre nos sites, que rien n’était décidé et que c’était le board des actionnaires qui prendrait la décision finale dans les semaines et les jours à venir”, a précisé M. Knepper, à l’issue d’un comité central d’entreprise extraordinaire d’Airbus France et d’une réunion entre les syndicats et M. Brégier. “On va attendre ce que décide le board des actionnaires tout en restant mobilisés et en n’excluant aucun autre type de manifestations. La mobilisation est la même sur tous les sites et elle est particulièrement forte à Méaulte et Saint-Nazaire, des sites qui sont proposés à la vente”, a-t-il dit à la presse. Le délégué syndical a ensuite pris la parole devant plusieurs milliers de salariés –7.000 selon la police, 8.000 selon les syndicats– venus des sept sites toulousains d’Airbus pour soutenir l’intersyndicale devant les locaux de la direction d’Airbus France sur le site de Saint-Martin du Touch, près de Toulouse, où se sont déroulés le CCE et la réunion avec M. Brégier. L’intersyndicale d’Airbus France, réunie lundi à Toulouse, avait appelé les salariés à un arrêt de travail de deux heures, mardi, de 09h30 à 11h30, dans tous les sites français de l’avionneur.
Ce débrayage, après une grève de quatre heures jeudi dernier, avec blocage de l’entrée des usines, a été convoqué au moment même où se réunissait un comité central d’entreprise extraordinaire d’Airbus France, suivi d’une réunion entre les syndicats et le président d’Airbus France, Fabrice Brégier. Quelque 2.500 à 3.000 salariés venus des sept sites toulousains d’Airbus se sont rassemblés dans la matinée devant les locaux de la direction d’Airbus France sur le site de Saint-Martin du Touch, près de Toulouse, pour soutenir l’intersyndicale. Les syndicats protestent contre la décision de la direction d’Airbus de filialiser à 100% trois de ses sites allemands, Varel, Nordenham et Augsbourg, au lieu de les vendre, comme il était initialement prévu dans le plan de restructuration Power8, à l’instar des sites français de Méaulte (Somme) et de Saint-Nazaire Ville, et du site britannique de Filton. Alors que des sources syndicales faisaient état mardi d’une mobilisation plus forte que celle de jeudi dernier à Toulouse, la direction a indiqué que le débrayage était observé par 30% du personnel sur l’ensemble des sites toulousains. L’arrêt de travail est suivi par 55% du personnel à Méaulte et 65% à Saint-Nazaire, a-t-elle ajouté. Jeudi dernier, Force ouvrière, majoritaire à Airbus, avait indiqué que la grève avait été suivie à 80% à Toulouse, alors que la direction d’Airbus avait évalué le taux de grévistes à 60%. Un millier de salariés d’Airbus Saint-Nazaire, selon la gendarmerie et les syndicats, ont manifesté mardi pour réclamer une équité de traitement entre Allemands et Français après l’annonce de la filialisation des sites allemands alors que deux sites français doivent être vendus. A l’appel de l’intersyndicale d’Airbus/EADS, environ 500 salariés de l’usine Saint-Nazaire Ville (700 salariés), qui doit être vendue au sous-traitant Latécoère dans le cadre du plan de restructuration Power8, ont rejoint 500 salariés de Saint-Nazaire Gron (1.600 salariés) à mi-chemin entre les deux sites à l’occasion d’un débrayage de deux heures. Cette manifestation, qui a rassemblé 80% du personnel présent selon FO, s’est déroulée sous une pluie battante tandis qu’une réunion du CCE et de l’intersyndicale en présence du président d’Airbus France, Fabrice Brégier, se déroulait à Toulouse. “On a l’impression que la direction n’a pas encore pris de décision définitive; les portes sont encore ouvertes”, a expliqué Yvonnick Dréno (FO) après avoir obtenu les premières informations émanant du CCE. Lors d’une prise de parole Jean-Claude Gagnard (FO), secrétaire du CE d’Airbus Saint-Nazaire, a lu le communiqué de l’intersyndicale évoquant notamment “une stratégie industrielle illisible et peu crédible” de la direction d’Airbus “en raison de la carence de partenaires industriels et financiers assez solides et de l’affaiblissement implacable du dollar”. A Nantes, où Airbus compte 2.000 salariés, des débrayages de deux heures étaient prévus dans la journée en fin de poste. |
||||
|