Deutsche Bank dans le rouge au premier trimestre pour la première fois depuis cinq ans

 
 
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Le président de la Deutsche Bank, Josef Ackermann, le 7 février 2008 à Francfort (Photo : Thomas Lohnes)

[29/04/2008 14:58:07] FRANCFORT (AFP) Pour la première fois depuis cinq ans, Deutsche Bank a vu ses comptes plonger dans le rouge au premier trimestre, avec une perte nette de 131 millions d’euros et une perte imposable de 254 millions. Une mauvaise performance qui l’a conduit à faire l’impasse sur sa prévision d’un bénéfice imposable de 8,4 milliards d’euros sur l’ensemble de l’année.

“Les temps sont très incertains et l’évolution du marché ne peut pas être prévue”, a expliqué son directeur financier Anthony di Iorio.

Faute de savoir comment va évoluer la crise financière, Deutsche Bank ainsi que le géant Allianz ont opté pour une attitude prudente pour 2008 en attendant le lancement de la consolidation du secteur bancaire allemand dans laquelle ils vont jouer un rôle clé.

Allianz a fait lui aussi preuve de retenue, alors que ses bénéfices ont fondu sur les trois premiers mois de l’année à cause de la crise. Son bénéfice net a reculé de 66% à environ 1,1 milliard d’euros et le bénéfice d’exploitation de 38% à 1,8 milliard, selon des chiffres provisoires publiés mardi.

La cause : des dépréciations de 900 millions d’euros passées sur des produits financiers structurés de sa filiale bancaire Dresdner Bank, son traditionnel talon d’Achille.

Le groupe de Munich (sud) ne renonce pas pour autant à son objectif d’une croissance annuelle de son bénéfice d’exploitation d’ici 2009 mais reconnaît que ce sera “d’autant plus difficile (à atteindre) si la crise financière se poursuit”.

Autre banque qui a publié ses résultats mardi, IKB. Le petit institut de Düsseldorf (ouest), devenu le symbole des conséquences de la crise des prêts immobiliers à risque (“subprime”) en Allemagne, a essuyé une perte nette de 965 millions d’euros au premier semestre de son exercice décalé (avril à septembre 2007).

Sur l’ensemble de l’exercice (clos fin mars 2008), la banque, première victime du “subprime” dans le pays, espère réduire cette perte à 200 millions grâce à l’aide massive que lui a apporté des banques allemandes et l’Etat fédéral. Pour autant, IKB n’exclut pas de nouvelles dépréciations d’actifs à l’avenir si la crise se poursuit.

D’autres mauvaises surprises sont à prévoir, avertit l’agence de notation financière Standard and Poor’s dans une note, alors que Commerzbank et Hypo Real Estate doivent publier leurs résultats la semaine prochaine.

Malgré la crise, Deutsche Bank se prépare à la consolidation du secteur bancaire, comme l’a rappelé son directeur financier. “Nous examinons toujours les opportunités offertes en fonction de ce qu’elles peuvent apporter à nos actionnaires”, a répété M. di Iorio, sans nommer de cible spécifique. Mais Deutsche Bank avait déjà dit avoir en ligne de mire la banque postale Postbank et les activités allemandes du géant américain Citigroup.

D’autres banques sont à vendre en Allemagne, dont IKB. Son patron Günter Bräunig a annoncé mardi avoir neuf racheteurs potentiels, venus aussi bien d’Allemagne que de l’étranger. Ses deux principaux actionnaires, la banque publique KfW et la fondation privée Stiftung Industrieforschung ont mis en vente leurs parts, qui s’élèvent respectivement à 45,48% et à 10,70%.

Allianz prépare aussi une éventuelle cession de Dresdner Bank, qui pourrait avoir lieu encore cette année, selon Constantin Rohrbach, analyste chez NordLB.

Une autre hypothèse évoquée par la presse allemande est un mariage de Dresdner Bank avec Postbank afin de créer un nouveau géant bancaire aux côtés de Deutsche Bank.

 29/04/2008 14:58:07 – © 2008 AFP