[29/04/2008 16:38:26] WASHINGTON (AFP) Le président américain George W. Bush a affirmé mardi que l’activité économique des Etats-Unis était “très lente” et que cela allait se refléter dans les chiffres de la croissance attendus mercredi, même s’il a soigneusement évité de parler de récession, dans une conférence de presse. “Je pense qu’ils vont montrer que c’est une économie très lente”, a-t-il répondu à une question sur ce qu’il attendait des chiffres du Produit intérieur brut (PIB) pour le premier trimestre qui seront publiés mercredi. Mais “je ne peux pas deviner quel sera le chiffre” de la croissance, a-t-il ajouté, en assurant qu’il n’avait pas été informé en avance du contenu de ce rapport. Les analystes s’attendent à une croissance très faible, de l’ordre de 0,5% (en rythme annuel), et ce rapport est très attendu par les économistes qui pensent dans leur majorité que les Etats-Unis sont déjà en récession. Pour faire face à cette menace, la banque centrale devrait abaisser son taux directeur d’un quart de point supplémentaire mercredi pour le ramener à 2%. M. Bush a répété que les temps étaient “durs” pour l’économie tout en refusant de dire si elle répondait ou non aux critères de la récession. “Nous laisserons les économistes définir ce que c’est”, a-t-il affirmé. La menace de récession a déjà poussé l’administration à lancer un plan de relance massif, prévoyant quelque 152 milliards de dollars de remises d’impôts pour la seule année 2008. Les premiers virements ont été faits lundi et M. Bush s’est montré prudent sur l’opportunité d’un nouveau plan de relance. “Attendons de voir quels sont les effets”, a-t-il affirmé. M. Bush a par ailleurs exclu d’arrêter de remplir les réserves stratégiques de pétrole, en estimant que cela “n’affecterait pas les prix” sur le marché. “Nous achetons environ 67.000 barils de pétrole par jour (…). La demande mondiale est de 85 millions de barils par jour”, a-t-il souligné. “Je ne pense pas que cela va affecter les prix, quand vous touchez à un dixième de 1%”, a-t-il ajouté, en jugeant qu’il était “dans notre intérêt national” de remplir ces réserves “au cas où il y aurait une perturbation majeure de pétrole brut”. Il a aussi refusé de se prononcer sur l’idée d’un moratoire de la taxation de l’essence au cours de l’été, avancée par le républicain John McCain et la démocrate Hillary Clinton dans la course à la Maison Blanche. “Je suis ouvert à toutes les idées. Et nous analyserons tout ce qui nous est présenté”, a-t-il affirmé. Sur le plan international, M. Bush a défendu une diplomatie confrontée à de sérieuses remises en cause. Deux semaines avant de se rendre au Proche-Orient, il a dit continuer à espérer un accord de paix entre Israéliens et Palestiniens avant la fin de l’année, malgré le peu de temps qui reste, le peu de progrès dans les négociations et la poursuite de la violence. Il a laissé entendre que l’initiative de l’ancien président Jimmy Carter consistant à parler à l’organisation radicale anti-israélienne Hamas ne servait à rien à ses yeux, parce que M. Bush ne “(voit) pas le Hamas changer” et qu’ils “disent une chose et en font une autre”. Il a de nouveau dénoncé les agissements de l’Iran, de la Syrie et des organisations qu’ils supportent dans les Territoires palestiniens, en Irak ou au Liban. Ainsi la “révélation” la semaine passée que la Corée du Nord, autre bête noire des Etats-Unis, avait aidé la Syrie à construire un réacteur nucléaire pouvant servir à des fins militaires ne devait pas seulement forcer la Corée du Nord à faire preuve d’une entière bonne foi dans son processus de dénucléarisation, a-t-il dit. Elle devait aussi montrer que l’Iran pouvait lui aussi mener un programme nucléaire clandestin sans que personne n’en sache rien, selon lui. |
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