[29/04/2008 21:51:33] TOULOUSE (AFP) Des milliers de salariés d’Airbus France ont débrayé mardi pendant deux heures pour soutenir leurs syndicats qui ont fait part de leur “espoir” de voir les sites promis à la vente rester dans le giron de l’avionneur, à l’issue d’une rencontre avec la direction à Toulouse. De 7 à 8.000 salariés, selon la police et les syndicats, ont manifesté sur le site de Saint-Martin du Touch, à Toulouse, où se sont déroulés un comité central d’entreprise extraordinaire suivi d’une réunion entre les syndicats et le président d’Airbus France, Fabrice Brégier. Sur les sites de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) et de Méaulte (Somme), ils étaient respectivement près d’un millier et 500 à manifester, alors qu’était observé un arrêt de travail, de 09h30 à 11h30, sur tous les sites français de l’avionneur européen. Les salariés d’Airbus en France avaient déjà fait grève pendant quatre heures jeudi afin de dénoncer ce qu’ils perçoivent comme un manque d’équité de la part de leur direction dans le processus de ventes de sites en Allemagne et en France.
Faute de repreneurs, la direction d’Airbus a décidé de filialiser à 100% trois de ses sites allemands, Varel, Nordenham et Augsbourg, au lieu de les vendre comme il était prévu dans le plan de restructuration Power8, à l’instar des sites français de Méaulte, de Saint-Nazaire Ville et du site britannique de Filton (sud de l’Angleterre). Le président d’Airbus France a annoncé aux syndicats que l’avionneur continuait à rechercher des partenaires pour reprendre ses sites, selon Jean-François Knepper, délégué syndical central Force ouvrière, majoritaire à Airbus France. “Fabrice Brégier nous a dit qu’il entendait pour l’instant poursuivre dans la recherche de partenaires pour reprendre nos sites, que rien n’était décidé et que c’était le board des actionnaires qui prendrait la décision finale dans les semaines et les jours à venir”, a indiqué M. Knepper, à l’issue de la réunion avec M. Brégier. “On va attendre ce que décide le board des actionnaires tout en restant mobilisés et en n’excluant aucun autre type de manifestations. La mobilisation est la même sur tous les sites et elle est particulièrement forte à Méaulte et Saint-Nazaire”, a-t-il dit.
Fabrice Brégier a confirmé à l’AFP qu’Airbus avait “des contacts très préliminaires avec des investisseurs potentiels” pour la reprise des sites allemands dont la filialisation a été annoncée après l’échec du processus de vente à la société MT Aerospace. Ces investisseurs “sont à priori de tous types, nous n’excluons pas des investisseurs financiers ou souverains”, a-t-il précisé. Il a également déclaré qu’il ne fallait “pas préjuger de la décision” sur la vente des sites français de Méaulte et Saint-Nazaire Ville au groupe français Latécoère en raison des difficultés de celui-ci à trouver des financements. “La vente des sites, c’est un vrai fiasco!”, s’est exclamé Xavier Petrachi, délégué syndical central CGT, alors que des milliers de salariés d’Airbus manifestaient à Toulouse, avec coups de sifflets, cornes de brume et sirènes et des banderoles telles que “Agence Gallois immobilier, usines à vendre, petit prix…” ou “Sarkozy tu nous oublies”. “Aujourd’hui, il y a un profond problème au niveau de la confiance entre les salariés et le management (…) On attend de la direction des décisions qui ramènent ce climat de confiance, et ce matin, on ne les a pas entendues”, a pour sa part regretté le délégué syndical central CFDT Jean-Louis Belliot. |
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