[30/04/2008 11:45:55] BRUXELLES (AFP) Le climat économique continue à se détériorer en zone euro et l’inflation, sujet de préoccupation majeur de la population désormais, reste à un niveau élevé même si elle a ralenti un peu le mois dernier, selon des statistiques publiées mercredi. L’inflation a atteint 3,3% sur un an en avril, selon une première estimation publiée par l’office statistique européen Eurostat, après un pic en mars. Le mois dernier, elle avait atteint 3,6%, un record historique depuis le lancement de l’euro en 1999, alors que les prix à la consommation sont poussés par la flambée des prix alimentaires et énergétiques. Malgré le léger repli, l’inflation reste à un niveau élevé, très au-delà de la limite tolérée par la Banque centrale européenne (BCE), dont l’objectif à moyen terme est une inflation légèrement inférieure à 2%. Et elle devrait repartir à la hausse en mai, souligne Giada Giani, économiste de la banque Lehman Brothers, même si elle considère que “le pic du cycle actuel d’inflation devrait être derrière nous”. Dans le même temps, le climat économique général continue à s’assombrir. L’indice de confiance économique, un baromètre qui résume l’opinion des chefs d’entreprises et des consommateurs, a reculé plus que prévu en avril, à 97,1 points (contre 99,6 points en mars), son plus bas niveau depuis août 2005, selon une enquête de la Commission européenne. L’indice du climat des affaires, qui mesure la confiance des seuls industriels, a quant à lui été quasiment divisé par deux, à 0,44 point en avril (contre 0,79 point en mars), un plus bas depuis janvier 2006, selon une autre enquête de la Commission. Et alors que le taux de change élevé de l’euro handicape les exportateurs. “La bonne nouvelle, c’est que la hausse des prix à la consommation a décéléré significativement”, a souligné Howard Archer, de l’institut Global Insight, même s’il attribue en partie ce mouvement aux fêtes de Pâques anticipées cette année, qui “ont eu plus d’impact à la hausse qu’on ne l’avait pensé sur l’inflation” de mars. En revanche, estime l’économiste, “la mauvaise nouvelle, c’est le net repli du sentiment économique”. Cela “montre que l’économie de la zone euro est de plus en plus touchée par le resserrement des conditions de crédit (hausse des taux d’intérêt, ndlr) et l’instabilité des marchés financiers, l’euro fort, le ralentissement général de la croissance et les prix élevés du pétrole, des matières premières et des denrées alimentaires”, analyse-t-il. La valse des étiquettes, jugée “préoccupante” par les dirigeants européens, commence en effet à entamer l’appétit de consommation des Européens. La confiance des ménages, affectée, est restée en avril au plus bas depuis novembre 2005, comme le mois dernier, selon l’enquête de la Commission. Le moral des entrepreneurs a quant à lui reculé dans tous les secteurs. Seule consolation: le taux de chômage est resté inchangé en mars pour le troisième mois consécutif, à 7,1%, son plus bas niveau historique, selon des données corrigées des variations saisonnières publiées par Eurostat. Mais l’horizon semble cependant s’assombrir également sur le front de l’emploi. “Nous soupçonnons que le ralentissement de la croissance et le repli de la confiance des entrepreneurs va peser de plus en plus sur le marché du travail dans les mois à venir”, souligne Howard Archer. Les intentions d’embauche des entrepreneurs ont d’ailleurs reculé en avril, selon l’enquête de la Commission. Pour Jennifer McKeown, de Capital Economics, “cela suggère que la croissance de l’emploi devrait bientôt commencer à ralentir”. |
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