Prix du brut : l’Opep se réunira si nécessaire, affirme le Koweït

 
 
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Le ministre koweïtien par intérim du Pétrole Mohammad al-Olaim s’adresse à la presse, le 11 juillet 2007 à Koweit City (Photo : Yasser al-Zayyat)

[30/04/2008 13:01:23] KOWEIT (AFP) L’organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) pourrait tenir une réunion extraordinaire si nécessaire pour examiner la flambée des prix du brut, a indiqué mercredi le ministre koweïtien par intérim du Pétrole, Mohammad al-Olaim.

“Si le besoin d’une réunion se fait sentir, nous n’hésiterons pas à nous rencontrer”, a déclaré le ministre à des journalistes, qui lui demandaient si l’Opep allait se réunir avant sa conférence ordinaire prévue en septembre.

“L’Opep cherche toujours la stabilité du marché pétrolier”, a ajouté le ministre, dont le pays est le quatrième producteur au sein du cartel, en marge d’un forum économique islamique à Koweït.

“Mais ce ne sont pas les fondamentaux qui poussent les prix” à la hausse, a poursuivi le ministre koweïtien, soulignant que ces prix, qui ont frôlé les 120 dollars le baril, étaient “conduits par d’autres raisons: la spéculation, les limites (des capacités) de raffinage et la faiblesse du dollar”.

Le prix du baril était stable mercredi dans les échanges électroniques en Asie, dans l’attente de la publication des stocks pétroliers américains et la décision de la Fed sur son taux directeur.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de “light sweet crude” pour livraison en juin avait reculé à 115,63 dollars, lâchant 3,12 dollars sur la séance et plus de quatre dollars par rapport au record historique de 119,93 dollars atteint lundi.

Le Brent de la mer du Nord pour livraison en juin était stable, perdant 1 cent à 113,42 dollars.

“L’Opep assume la responsabilité de stabiliser le marché pétrolier. Si (le prix) est mené par l’offre et la demande, l’Opep peut faire quelque chose. Mais s’il dépend d’autres facteurs, l’Opep ne peut rien faire”, a dit M. Olaim.

Intervenant par ailleurs devant le forum économique islamique, le ministre koweïtien a prôné une “vision” claire de la croissance attendue de la demande mondiale pour aider les pays producteurs de brut, notamment l’Opep, à investir afin d’augmenter leurs capacités de production.

Il s’est également plaint du coût élevé des projets pétroliers et d’une pénurie de main d’oeuvre qualifiée, deux facteurs qui affectent les grands projets pétroliers dans les pays producteurs.

Le directeur général de la firme publique Kuwait Petroleum Corp (KPC), Jamal Al-Nouri, a indiqué devant les participants au forum que l’émirat entendait investir 55 milliards de dollars dans divers projets pétroliers durant les cinq prochaines années.

Le président de l’Opep, l’Algérien Chakib Khelil, n’avait de son côté pas écarté un baril à 200 dollars si la monnaie américaine poursuit sa chute, dans une déclaration publiée lundi par le quotidien algérien El Moudjahid.

“Je ne pense pas qu’un augmentation de la production aiderait les prix à baisser puisqu’il y a un équilibre entre l’offre et la demande, que les stocks d’essence aux Etats-Unis enregistrent un excédent et qu’ils sont à leur plus haut niveau depuis cinq ans”, avait-il ajouté.

M. Khelil avait réitéré son refus de convoquer une réunion extraordinaire de l’Opep. “Les objectifs de l’Opep ne sont pas de baisser ou augmenter les prix du pétrole, mais de répondre aux besoins du marché”, avait-il dit.

 30/04/2008 13:01:23 – © 2008 AFP