[01/05/2008 17:06:55] NEW YORK (AFP) Le premier groupe pétrolier américain ExxonMobil a enregistré une croissance à deux chiffres de ses résultats au 1er trimestre, porté par les records du brut, mais a déçu les attentes du marché sur les volumes extraits et l’évolution de ses marges de raffinage. Le bénéfice net a atteint 10,89 milliards de dollars, en hausse de 17% sur un an, pour un chiffre d’affaires en hausse de 34%, à 116,85 milliards. Le bénéfice par action (BPA) est monté à 2,03 dollars, en hausse de 25% sur un an. Cette croissance plus rapide que celle du bénéfice net reflète l’impact des rachats massifs d’actions menés par ExxonMobil (pour 8 milliards de dollars sur le trimestre), a précisé le groupe dans un communiqué. Ces résultats, bien que constituant de nouveaux records pour le groupe, sont en deçà des attentes: les analystes tablaient sur un BPA de 2,13 dollars pour des revenus de 124,43 milliards de dollars. A la Bourse de New York, l’action ExxonMobil perdait 4,86% à 88,55 dollars à 16H25 GMT. “Le plus gros groupe pétrolier mondial risque d’être de nouveau dans le collimateur des législateurs américains pour ses bénéfices record alors que les Américains sont écrasés par les prix du carburant à la pompe, mais cela n’empêche pas Wall Street d’être mécontent de ces performances”, commentait Ryan McShane, analyste du site financier Briefing.com. En 2007, ExxonMobil avait dégagé un bénéfice net annuel de 40,6 milliards, le plus important jamais réalisé par une entreprise, grâce à la flambée du brut. L’enrichissement de cette industrie, au détriment des consommateurs, avait fait l’objet d’auditions des groupes pétroliers au Congrès l’an passé. ExxonMobil a indiqué jeudi avoir profité des records du brut dans ses activités amont – exploration, production – mais en avoir souffert dans l’aval, – raffinage, chimie. Il a aussi fait face à des coûts opérationnels plus élevés et à de moindres volumes de production d’or noir. L’amont a dégagé des bénéfices de 8,78 milliards, grimpant de 45,6%. La hausse des cours du pétrole y a contribué pour 4,4 milliards de dollars. Selon Briefing.com, le baril de brut valait 101,63 dollars en moyenne au 1er trimestre, contre 59,68 dollars un an plus tôt, soit une hausse de 70%. Mais en volume, la production du groupe a décru de 5,5% sur un an, reflétant notamment la réduction de ses activités au Venezuela, où le gouvernement d’Hugo Chavez a nationalisé les champs pétroliers en juin 2007. “Le marché avait de fortes attentes sur les volumes, en raison d’un hiver froid en Europe”, relèvent les analystes de la Deutsche Bank dans une note, “mais (il) a clairement omis plusieurs problèmes”. Parmi ceux-ci des baisses de volumes en Afrique de l’Ouest – où la production a été perturbée par des conflits dans le delta du Niger – et aux Etats-Unis. Dans l’aval, “les marges ont été compressées par les prix du brut”, a expliqué la direction lors d’une conférence téléphonique. Cette division, qui désigne l’activité de raffinage, a dégagé un bénéfice net de 1,16 milliard, en recul de 39% sur un an. Le manque à gagner provoqué par l’écrasement des marges de raffinage est de l’ordre de 1 milliard. La division chimie a également vu ses marges rongées par le coût du brut, et a dégagé un bénéfice de 1,02 milliard, en recul de 17% sur un an. Dans cette activité, le groupe s’efforce de réaliser des économies “au niveau des processus de production”, selon la direction. Les dépenses consacrées aux projets d’exploration ont crû de 30% d’une année sur l’autre, à 5,5 milliards de dollars, et la direction a indiqué examiner plusieurs projets sur lesquels investir. ExxonMobil, critiqué par certains analystes pour investir plus dans les rachats d’actions que dans les nouveaux projets de développement, a dégagé une trésorerie de 21,8 milliards de dollars. |
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