Une nouvelle expérience de fabrication de briques a, depuis quelque temps,
été introduite dans la région du Djérid : les briques sans cuisson…
Tout a commencé quand M. Kunji Yamamoto est venu en Tunisie dans le cadre du
Programme des Volontaires Seniors Japonais, entamé en Tunisie depuis 2001 et
qui est l’une des activités de l’Agence Japonaise de Coopération
Internationale (JICA), présente en Tunisie depuis 1975.
Il s’agit de l’envoi de volontaires âgés entre 40 et 69 ans, avec une grande
expérience professionnelle. Actuellement, 30 volontaires seniors sont
présents en Tunisie, dans le domaine de la mise à niveau de l’Industrie
tunisienne, le développement régional, la recherche scientifique et
l’environnement.
A travers ces volontaires, non seulement l’échange d’expérience est établi
mais les liens d’amitié entre les deux peuples sont raffermis.
M. YAMAMOTO a été affecté la première fois au Centre Technique des Matériaux
de Construction, de la Céramique et du Verre (CTMCCV) en décembre 2002 pour
une mission de 30 mois. Il y a introduit une invention dans le domaine de la
fabrication des briques baptisées sous le nom de « briques sans cuisson ».
Certes, ladite invention cadre bien avec les orientations de la JICA quant
aux efforts de la Tunisie en matière de conservation des ressources
naturelles et de protection de l’environnement.
L’invention consiste à fabriquer des briques de construction, sans utiliser
la méthode traditionnelle de cuisson. Cette nouvelle méthode a plusieurs
avantages :
– La réduction de la consommation d’énergie : la méthode traditionnelle
consiste à faire cuire les briques durant de longues heures, à 1000° C.
– La protection de l’environnement : la cuisson dégage du dioxyde de carbone
qui pollue l’air et entraîne au réchauffement climatique.
– Préservation des ressources naturelles non renouvelables : l’argile, la
principale composante des briques ordinaires, peut être remplacée par
d’autres matières comme le schiste ou les déchets industriels, les débris de
matériaux de construction, des fragments de briques, et sables du désert,
– Réduction du coût des briques
L’objectif de l’invention est donc, de trouver une solution, d’une part pour
conserver l’énergie, et d’autre part préserver l’environnement. Cette
nouvelle méthode est simple et facile pour la production de masse, surtout
que le pays est un grand consommateur de briques dans le bâtiment, et
pourrait même lui ouvrir un grand marché extérieur. Elle ne nécessite pas
d’énergie pour la production de briques, vu que les briques sont séchées à
l’air libre. En effet, pour la production de 6.000. 000 tonnes de briques
ordinaires par an, une importante quantité d’énergie est nécessaire.
Cependant, avec cette nouvelle technologie, on pourrait économiser 204.000
tonnes de fuel par an, soit 26.520.000 Dinars (Pour la production d’une
tonne de briques ordinaires, 45 KG de fuel est nécessaire).
Les briques rouges sont fabriquées de 85% d’argile et 15% de sable, tandis
que les matières premières utilisées dans la fabrication des briques sans
cuisson sont l’argile en quantité moindre (15%), le ciment, le sable, un
liant hydraulique et éventuellement des additifs. L’argile peut être
substitué par : le schiste, l’argile inutilisée, les déchets de carrière et
les déchets de l’industrie céramique et verre. Le sable peut être remplacé
par des débris de charbon, du sable de désert ou les boues des stations
d’épuration. Un malaxeur spécial a été apporté du Japon pour bien pétrir les
composantes.
Dans le cadre de l’application du concept «un village, un produit» en
Tunisie et notamment dans le Sud, M. YAMAMOTO est revenu une deuxième fois
en Tunisie, et il est affecté à l’UTICA de Tozeur depuis Octobre 2006.
Sa principale mission est d’adapter les techniques de fabrication des
briques sans cuisson à la brique pleine spécifique à cette région.
Ses essais en atelier ont permis d’améliorer la qualité de la brique pleine
:
– d’une densité supérieure à celle de la brique pleine classique,
– la porosité est nettement inférieure ;
– les puissances de compression et de flexion sont largement supérieures.
D’améliorer la productivité :
– avec une consommation d’énergie 3 fois moins,
– un délai de production inférieur grâce à l’élimination de la phase
«cuisson».
Et par conséquent, d’améliorer la rentabilité.
Toutes ces nouvelles spécificités vont doter la brique pleine de Tozeur
d’une haute valeur ajoutée, lui permettant de pénétrer les marchés locaux et
internationaux. Ce qui est un des objectifs du concept «un village, un
produit».
M. YAMAMOTO achèvera sa mission en octobre 2008.
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