[01/05/2008 21:22:02] WASHINGTON (AFP) Le président George W. Bush a annoncé jeudi porter à environ un milliard de dollars l’aide américaine pour combattre la faim, devant l’urgence de la crise alimentaire internationale et sous réserve d’approbation parlementaire. Disant son inquiétude devant l’ampleur de la crise, M. Bush a demandé au Congrès d’approuver une aide de 770 millions de dollars qui s’ajouteraient à environ 200 millions débloqués le 14 avril. Ainsi, a dit M. Bush dans une déclaration à la Maison Blanche, “nous adressons au monde le message clair qui est le suivant: l’Amérique sera à la tête du combat contre la faim dans les années à venir”. Il s’agit de faire face à une crise alimentaire généralisée qui affecte durement les pays les plus pauvres. Une conjonction non-anticipée de facteurs a provoqué une réduction de l’offre alimentaire et une augmentation des prix: les restrictions imposées par certains grands pays producteurs aux exportations de céréales ou de riz, des vagues de sécheresse ou des excédents de pluie, une demande accrue de viande ou de produits laitiers en Chine et en Asie, la flambée des prix du pétrole ou l’augmentation de la demande de maïs pour les biocarburants. La faim menace de se propager dans les pays les plus pauvres. La crise a provoqué des émeutes dans plusieurs pays. “Dans certains pays parmi les plus pauvres au monde, l’augmentation des prix peut faire la différence entre avoir un repas quotidien et devoir se passer de nourriture”, a dit M. Bush. Le président de la Banque mondiale, Robert Zoellick, a dit mardi que pour environ deux milliards d’individus dans le monde, la cherté de la nourriture était devenue un combat quotidien et même une question de survie, et que les prochaines semaines s’annonçaient “critiques”. Selon la Banque mondiale, 33 Etats dans le monde sont menacés de troubles politiques et de désordres sociaux à cause de la montée brutale des prix des produits agricoles et énergétiques. Les Nations unies et d’autres organisations internationales ont appelé à une action urgente et ont créé un état-major de crise. Selon la Maison Blanche, les 770 millions de dollars annoncés jeudi permettront à la fois d’aider des millions de personnes dans le monde, mais aussi de soutenir des programmes en faveur des producteurs locaux, pour augmenter leur productivité et accélérer la mise de leurs produits sur les marchés. M. Bush insiste en effet sur la nécessité, à long terme, d’aider les producteurs locaux. Il propose que les Etats-Unis portent à 25% la part des produits qu’ils achètent directement auprès de ces producteurs et qui seraient destinés à l’aide alimentaire. Dans l’immédiat, M. Bush a pressé les pays qui avaient imposé des restrictions à leurs exportations, avec la volonté d’essayer de contenir la montée des prix sur leur marché intérieur, de lever ces restrictions. M. Bush a souligné que les Etats-Unis étaient les plus grands pourvoyeurs d’aide alimentaire dans le monde. Avec le milliard supplémentaire annoncé ces derniers jours, ce sont environ 5 milliards de dollars que les Etats-Unis alloueront en 2008 et 2009 à la lutte contre la faim, a-t-il dit. Selon la Maison Blanche, ils ont apporté plus de deux milliards de dollars d’aide alimentaire à des dizaines de millions de personnes dans le monde en 2007. Mais l’annonce du nouvel effort américain a aussi donné à M. Bush l’occasion de défendre ses politiques. Il a ainsi prôné la conclusion des négociations pour la libéralisation du commerce international. Il a appelé à lever les barrières aux produits agricoles développés par la biotechnologie parce qu’ils ne présentent pas de danger pour la santé, “ils résistent à la sécheresse et à la maladie et ils promettent davantage de nourriture pour davantage de gens”. |
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