Fillon diagnostique l’impact de la crise américaine sur l’économie française

 
 
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Le secrétaire au Trésor Henry Paulson (G) au côté de Francois Fillon le 2 mai à Washington (Photo : Yuri Gripas)

[02/05/2008 19:53:00] WASHINGTON (AFP) François Fillon a maintenu vendredi au second jour de sa visite à Washington les prévisions économiques françaises pour 2008 tout en admettant que la “crise économique” américaine a incontestablement un impact sur la croissance hexagonale.

“La France et l’Europe sont dans une situation intermédiaire. Nos fondamentaux sont globalement sains mais (…) il est incontestable que quand l’économie américaine ne va pas bien, l’ensemble de l’économie mondiale s’en ressent et tout particulièrement l’économie européenne”, a déclaré le Premier ministre français.

Il a rappelé que les échanges USA-Europe représentaient 40% du commerce mondial et 14 millions d’emplois. “C’est une situation préoccupante”, a-t-il jugé.

Pour en limiter les effets, M. Fillon a estimé qu’il “était absolument essentiel de mettre un terme aux turbulences financières actuelles”, en référence à la crise des subprimes, en appelant à la mise en oeuvre des mesures décidées mi-avril par le G7 finances et le FMI.

Les deux organisations ont mis en demeure les banques internationales de faire la lumière sur leurs pertes potentielles et ce dans un délai inédit de 1OO jours.

Quant à la surévaluation de la monnaie européenne, le chef du gouvernement a affirmé que “la zone euro ne peut pas supporter seule le poids de l’ajustement de toutes les monnaies”. “La forte volatilité des monnaies représente un danger pour l’Europe, pour les Etats-Unis, pour l’économie mondiale”, a-t-il insisté.

M. Fillon entend faire passer ce “message” au patron de la banque centrale américaine (Fed) Ben Bernanke, au secrétaire au Trésor Henry Paulson et au directeur général du Fonds monétaire internationale, Dominique Strauss-Kahn qu’il doit rencontrer vendredi après-midi.

Dans la matinée, le Premier ministre s’est entretenu avec des chefs d’entreprises américains, tous d’importants investisseurs en France afin notamment de leur exposer les réformes lancées depuis un an et censées amortir les conséquences de “la crise économique”.

Les prévisions du FMI et de l’Union européenne concernant la santé de l’économie françaises sont bien plus ternes que ce qu’envisage le gouvernement français. Mais M. Fillon n’entend pas pour autant revoir à la baisse une seconde fois la croissance attendue pour cette année (1,7-2%).

“Les Français ne doivent pas être plus inquiets que cela”, a-t-il assuré vendredi car la France dispose de “facteurs de résistance nombreux” parmi lesquels une situation financière des ménages et des entreprises “beaucoup plus saine en France qu’aux Etats-Unis” et une demande intérieure soutenue.

Malgré une hausse en mars, M. Fillon a également estimé que “le marché du travail était dynamique”. L’inflation, actuellement à 3,2%, soit le plus haut taux depuis des années est “contenue”, a-t-il jugé.

Le Premier ministre veut pour preuve de l’effet positif de sa politique économique les résultats du premier trimestre “meilleurs qu’attendus”. Le 2e trimestre, a-t-il cependant reconnu, “devrait être plus difficile avec un premier impact du choc conjoncturel international”.

Arrivé jeudi soir à l’occasion du dîner de gala du Comité des Américains Juifs, François Fillon avait adressé un “message d’amitié au peuple américain” dans la droite ligne de la visite de Nicolas Sarkozy en novembre, appelant à “une alliance solide” notamment pour contrecarrer la crise économique.

 02/05/2008 19:53:00 – © 2008 AFP