Asie/crise alimentaire : la BAD débloque 500 millions de dollars d’aide

 
 
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Le président de la BAD Haruiko Kuroda (G), en compagnie de Pedro Solbes (2eg) et de Jose Luis Zapatero (3eG) le 6 mai 2008 (Photo : Pierre-Philippe Marcou)

[06/05/2008 17:00:49] MADRID (AFP) La Banque asiatique de développement (BAD) a annoncé mardi à Madrid qu’elle allait débloquer 500 millions de dollars d’aide financière aux pays asiatiques “les plus touchés” par la crise alimentaire.

“Je suis heureux d’annoncer que la BAD va apporter 500 millions de dollars d’aide budgétaire immédiate aux pays les plus touchés pour qu’ils puissent apporter de la nourriture sur la table des vulnérables, des pauvres, et des nécessiteux”, a déclaré son président, Haruhiko Kuroda.

“Cet argent sera mis à disposition pour amortir l’impact du fardeau fiscal croissant dû à l’augmentation des prix de la nourriture” auquel sont confrontés les pays asiatiques les plus menacés, a-t-il expliqué à la clôture de la 411e assemblée annuelle de la BAD qui s’est tenue pendant quatre jours à Madrid.

“Nous allons également doubler le montant de nos prêts au secteur de l’agriculture et des ressources naturelles, comprenant les infrastructures rurales, à plus de 2 milliards de dollars au cours de la prochaine année”, a ajouté le président de la BAD en conférence de presse.

M. Kuroda avait souligné lundi que la flambée des prix alimentaires faisait peser un “grand risque de faim et de malnutrition” sur un milliard d’Asiatiques, et qu’elle avait une “dimension humaine très brutale”.

L’institution estime que les plus pauvres des Asiatiques, qui dépensent 75% de leur budget en nourriture et énergie, sont directement affectés par les fortes hausses des prix des produits alimentaires et énergétiques.

Dimanche, le ministre japonais des Finances, Fukushiro Nukaga, a prévenu que cette situation risquait d’entraîner des troubles sociaux en Asie.

Les prix des denrées alimentaires ont pratiquement doublé dans le monde en l’espace de trois ans selon la Banque mondiale, provoquant des émeutes en avril en Egypte et en Haïti, des manifestations dans de nombreux autres pays et des restrictions des exportations de plusieurs producteurs, dont le Brésil, le Vietnam, l’Inde et l’Egypte.

Parmi les explications figurent le développement des biocarburants, les barrières commerciales, une demande croissante venue d’Asie sur fond de modifications des habitudes alimentaires, la faiblesse des récoltes ainsi que les cours du pétrole, qui pèsent sur le prix des transports.

 06/05/2008 17:00:49 – © 2008 AFP