Alstom visé par une enquête judiciaire en France pour corruption

 
 
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Logo d’Alstom à Reichshoffen (Photo : Frederick Florin)

[06/05/2008 15:26:33] PARIS (AFP) Le groupe industriel français Alstom est visé depuis novembre 2007 par une enquête judiciaire en France pour “corruption” lors de l’attribution de contrats à l’étranger après une dénonciation des autorités judiciaires suisses, a-t-on appris mardi de source judiciaire.

Alstom, spécialisé notamment dans les transports (TGV) et l’énergie, est soupçonné d’avoir versé “plusieurs millions de dollars” de pots-de-vin pour obtenir des contrats en Asie et en Amérique du Sud entre 1995 et 2003, a révélé mardi le Wall Street Journal.

Le parquet de Paris a ouvert le 7 novembre 2007 une information judiciaire contre X pour “corruption active d’agents publics étrangers”, “abus de bien social et recel” à la suite d’une dénonciation de la justice suisse en mai, selon une source judiciaire. Aucune mise en examen n’a été à ce jour prononcée par les juges Renaud van Ruymbeke et Xavière Simeoni en charge de l’enquête française, a ajouté cette source.

Citant des sources proches du dossier, le Wall Street Journal assure qu’Alstom aurait notamment versé 6,8 millions de dollars pour faciliter l’obtention d’un contrat de 45 millions de dollars portant sur l’extension du métro de Sao Paulo, au Brésil.

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Le juge Renaud van Ruymbeke le 25 octobre 2007 à Paris (Photo : Bertrand Guay)

Les enquêteurs s’intéressent également, selon le quotidien, à des “versements douteux” de 200 millions de dollars qu’Alstom aurait effectué dans le cadre de projets au Brésil, au Venezuela, à Singapour et en Indonésie. Cet article “repose sur des hypothèses et des spéculations”, a indiqué un porte-parole du groupe français, soulignant qu'”aucune procédure judiciaire ne met l’entreprise en cause pour des faits de corruption”.

La justice suisse a été saisie après la découverte en 2004 au cours d’un audit réclamé par la Commission bancaire suisse, de documents prouvant que quelque 20 millions d’euros destinés à des “sociétés écran (du groupe français) en Suisse et au Liechtenstein” avaient transité par une petite banque zurichoise, explique le quotidien américain. L’argent était destiné à des responsables marketing d’Alstom à Singapour, en Indonésie, au Venezuela et au Brésil, selon le journal.

“La nature des transactions et les documents, qui étaient souvent écrits à la main, +ont mené à la conclusion qu’il y avait corruption+”, ajoute le WSJ, citant un rapport du cabinet d’audit KPMG de février 2004.

 06/05/2008 15:26:33 – © 2008 AFP