Net Concept reprend du souffle


Par Mohamed BOUAMOUD

imen-bakhouche1.jpgOn
peut dire que malgré sa jeunesse, ce petit groupe d’une dizaine
d’informaticiens et chefs de projets a décidément la peau dure et la volonté
tenace. Il naît dans des conditions très peu favorables et, trois années
plus tard, à peine commence-t-il à tenir la route, il se prend les pieds
l’un dans l’autre et flanche, tant le coup qu’il a écopé a failli être bien
fatal. Respirant aujourd’hui à pleins poumons, il renaît plutôt bien de son
imprudence et de sa confiance excessive. Bref, il est de cette race que les
coups de la vie agrandissent.

 

Nous sommes dans les locaux de Net
Concept qui alignent, outre les bureaux des informaticiens et celui de la
directrice générale, quatre pièces aménagées en salles de classe et équipées
d’ordinateurs. On l’aura vite compris : l’entreprise dispense de la
formation pour l’accès aux nouvelles technologies, destinée aux cadres et
personnels des établissements désireux de maintenir régulièrement leurs
sujets au diapason de la révolution informatique (Internet/Intranet, système
et réseaux, gestion de projets…).

 

Mais la formation n’est qu’une des
activités de l’entreprise. Pour l’essentiel, ces activités tournent autour
des services en Web, le développement de logiciels et le design, de même que
les concepts de management (relation clients, optimisation des processus…).
Sur l’international, Net Concept exporte des compétences en développement
Web, et surtout la supervision des plateformes réseaux à plus de 300
serveurs. Et c’était cela, en fait, la vocation initiale de Net Concept :
sous-traiter la partie production sur le marché américain, la première
responsable, Imen Bakhouche, ayant étudié et connu ses premiers clients à
New York (lire son portrait). Or, Net Concept a été créée en 2002, tout
juste quelques mois après ce malheureux 11 septembre 2001 dont les retombées
allaient geler pendant un certain temps les activités financières
new-yorkaises. A Tunis, la jeune entreprise ne pouvait que composer avec le
marché local. Tant bien que mal, quoique dans la douleur, les premiers
contrats vaudront au moins à l’entreprise la reconnaissance de ses
compétences, ce qui, au fil des ans, la propulsera au-devant de la scène des
grands opérateurs tunisiens, tels que la BNA, la City Bank, la BTKD, la
COTUNACE, les Assurances Lloyd, et d’autres encore. Mais c’est 2004 qui
allait donner une réelle bouffée d’oxygène à Net Concept à la faveur d’un
bien rond contrat avec un opérateur Télécoms français, et ce pour la
supervision, 24 h/24, de sa grosse plateforme. Ce contrat a été le fruit de
nombreuses visites de salons internationaux en France et à l’occasion
desquels Melle Imen a su se faire un petit réseau de connaissances de
l’Hexagone comme de pays européens. De ce réseau, l’entreprise garde
aujourd’hui encore un portefeuille clients, petit de taille mais grand de
par ses références.

 

Jusqu’à ce stade-là, tout semblait
prédestiner Net Concept d’un succès à l’autre, l’entreprise ayant
suffisamment, à l’intérieur comme à l’extérieur du pays, fait ses preuves.
Sauf qu’un accident pour le moins inattendu et grave allait tout chambouler.
Un client étranger ne trouve pas mieux en 2006 que de se défiler devant sa
dette envers Net Concept et pour une somme représentant…53 % du chiffre
d’affaires de l’entreprise. Le coup est d’autant plus grave que le capital
de démarrage s’était monté à 180 mille dinars, dont 120 sur prêt bancaire.
Avec le recul, Melle Imen pense aujourd’hui que le jeune âge du groupe, son
enthousiasme pour le travail bien fait, et surtout sa confiance aveugle ont
quelque peu été derrière ce coup qui a failli être mortel pour l’entreprise.

 

On comprend dès lors la situation de
Net Concept en 2007, celle de quelqu’un qui remonterait, essoufflé et à bout
de force, la pente. La consolation est arrivée avec 2008 qui s’est annoncée
assez bonne dès le début. Pour Net Concept, qui en aura vu de toutes les
couleurs, renouer avec le succès n’est même plus un souci.