[07/05/2008 09:40:12] PARIS (AFP) Le PDG d’Alstom, Patrick Kron, a affirmé mercredi qu’il ne “savait rien” à propos des soupçons de corruption qui pèsent sur son groupe, de “vieilles affaires” selon lui, et qu’Alstom continuerait à collaborer avec la justice. “La justice enquête sur de vieilles affaires remontant à la fin des années 1990 dont je ne sais rien, ni sur les projets évoqués, ni sur les personnes éventuellement concernées”, a assuré M. Kron au cours d’une conférence téléphonique à l’occasion de la publication des résultats annuels du groupe. “Le groupe dispose de procédures strictes et extrêmement précises pour que ce respect des règles (du commerce international) soit effectivement parfaitement mis en oeuvre” a-t-il ajouté mais “si de vieilles affaires nous conduisent à constater que tel n’a pas été tout à fait le cas, nous verrons”, a-t-il nuancé lors d’une conférence de presse. “Je ne connais pas les affaires en question ni celles postérieures à 2000, ni celles antérieures”, a-t-il martelé. M. Kron a pris les commandes du groupe en 2003, après l’avoir rejoint en 2002. Une convention internationale de 1997 sur la lutte contre la corruption d’agents publics étrangers dans les transactions commerciales internationales est entrée en vigueur en France le 1er juillet 2000. Elle punit de 10 ans de prison et 150.000 euros d’amende tout versement de pot-de-vin en marge de contrats.
“Je me garderai bien de faire quelque comparaison que ce soit” sur cette affaire, a-t-il lancé à la presse, alors que le grand rival d’Alstom, l’allemand Siemens est aux prises avec la plus retentissante affaire de caisses noires de l’histoire économique allemande. “Alstom collabore avec les autorités judiciaires et Alstom continuera à collaborer” et “nous ferons les enquêtes nécessaires pour clarifier”, a encore dit M. Kron. Alstom est dans le collimateur de la justice après une dénonciation des autorités suisses soupçonnant le versement de pots-de-vin lors de l’attribution de contrats à l’étranger entre 1995 et 2003, notamment en Asie et en Amérique du Sud. Le parquet de Paris a ouvert une information judiciaire contre X le 7 novembre pour “corruption active d’agents publics étrangers”, “abus de bien social et recel”. La justice française a été alertée en mai 2007 par les autorités suisses qui avaient découvert en 2004 des mouvements de fonds vers des “sociétés écrans” du groupe qui transitaient par une petite banque zurichoise. A ce stade de l’enquête, Alstom n’est pas nommément visé par la procédure et aucune mise en examen n’a été prononcée par les juges financiers Renaud van Ruymbeke et Xavière Simeoni.
La justice suisse a confirmé mercredi avoir ouvert une enquête de police judiciaire “sur des personnes appartenant à la mouvance du groupe français Alstom pour corruption, blanchiment d’argent et d’autres délits présumés avoir été commis en relation avec l’acquisition de commandes d’infrastructures en Amérique du Sud et en Asie”. Une instruction préparatoire est en cours à l’encontre d’un ressortissant suisse, a ajouté le Ministère public helvète. Selon le Wall Street Journal, le banquier suisse par lequel auraient transité ces fonds se nomme Oskar Holenweger. “Je ne connais pas ce monsieur, je ne crois pas que ce soit un banquier d’Alstom”, a affirmé M. Kron. |
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