[07/05/2008 09:59:04] PARIS (AFP) Le déficit commercial de la France s’est creusé en mars par rapport à février, à 4,752 milliards d’euros contre 2,822 milliards (révisé) le mois précédent, en données corrigées des variations saisonnières, ont annoncé mercredi les douanes. En mars, les exportations ont baissé à 34,371 milliards d’euros (contre 36,549 milliards en février), tandis que les importations sont restées quasiment stables à 39,123 milliards d’euros (contre 39,371 milliards en février). Le déficit cumulé des douze derniers mois atteint 43,765 milliards d’euros. “Après leur nette poussée du tout début d’année, les exportations se contractent. Le repli affecte l’industrie civile, à l’exception des équipements professionnels, et l’agroalimentaire”, tandis que “les achats diminuent à peine”, écrit le ministère des Finances sur son site internet. “Les exportations retombent à leur niveau moyen du dernier trimestre 2007”, note le ministère. Si “les ventes d’équipements professionnels se maintiennent à leur meilleur niveau avec la livraison d’un paquebot au Panama”, celles de biens intermédiaires, de biens de consommation (pharmacie notamment), de produits agroalimentaires et d’automobiles se replient nettement. Le ministère évoque “un profil saisonnier particulier cette année”, qui “contribue sans doute à accentuer ce recul après avoir amplifié la hausse de février”. Les importations se réduisent quant à elles très légèrement. “Au sein de l’industrie civile, le repli cumulé des achats de produits de l’automobile, de biens intermédiaires, d’équipements mécaniques et de certains biens de consommation (meubles, jeux) l’emporte sur les poussées intervenues dans l’aéronautique et la pharmacie”, selon le ministère. “En outre, les achats de produits des industries agroalimentaires se contractent après la hausse du début d’année”, poursuit Bercy. Pour Alexander Law, économiste en chef au cabinet Xerfi, “il convient de ne pas accorder trop d’importance à un seul chiffre mensuel”, la chute des exportations en mars faisant suite à “trois mois particulièrement dynamiques”. Et si la vigueur de l’euro par rapport au dollar empêche les industriels français de rivaliser avec la concurrence internationale, “les entreprises constatent également une dégradation sensible de leur position compétitive à la fois sur le marché national et dans l’Union européenne”, relève M. Law. “L’économie française n’a pas vocation à dégager durablement des excédents commerciaux” comme l’Allemagne, estime l’économiste, pour qui “la consommation est le fer de lance fondamental de notre croissance et il serait contre-productif de la sacrifier pour tenter de rivaliser avec notre partenaire d’outre-Rhin”. Malgré la force de l’euro et l’atonie de la croissance américaine, le solde vis-à-vis des Etats-Unis s’est amélioré en début d’année, “fruit d’un positionnement favorable pour les industriels français”, relève-t-il, tout en déplorant le quasi-doublement du déficit commercial français pour l’Union européenne par rapport à la même époque l’an dernier. |
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