[07/05/2008 23:48:01] NEW YORK (AFP) Les prix du pétrole ont encore affolé les compteurs mercredi, en se rapprochant à toute vitesse des 124 dollars le baril à New York et des 123 dollars à Londres, en dépit d’une forte reconstitution des stocks pétroliers aux Etats-Unis, premier consommateur mondial d’énergie. Après être monté à 123,80 dollars, le baril de “light sweet crude” pour livraison en juin s’est replié en fin de séance à 123,19 dollars, un record de clôture, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). Ce qui représente encore un gain de 1,69 dollar par rapport à son niveau de clôture mardi. A Londres, le baril de Brent de la Mer du Nord, plus lourd et plus soufré – et donc moins cher – a pour sa part avancé vers la barre des 123 dollars. Le contrat pour livraison en juin s’est hissé à 122,70 dollars, du jamais-vu. Il a reculé à 122,32 dollars à la clôture, soit une progression de 2,01 dollars par rapport à la veille. Cette nouvelle effervescence des prix intervient alors même que les stocks pétroliers se sont fortement reconstitués aux Etats-Unis, à l’approche de l’été, période de grands déplacements en voitures aux Etats-Unis (“driving season”). Les réserves de brut américaines ont augmenté de 5,7 millions de barils la semaine dernière, contre une progression de 1,63 million attendue, tandis que les stocks d’essence se sont étoffés de 800.000 barils, soit mieux que les 100.000 barils annoncés par les spécialistes. Mais les craintes demeurent sur les approvisionnements, relèvent les analystes. “Nous avons encore des problèmes au Nigeria, l’Iran défie le monde avec son programme d’enrichissement nucléaire, et la demande reste très forte en provenance de l’Inde et la Chine”, explique Robert Montefusco, courtier chez Sucden. Ces incertitudes attirent les fonds spéculatifs sur les marchés pétroliers, le pétrole étant devenu un investissement en soi qui garantit une rentabilité, soulignent les analystes. “Au cours des derniers jours, on a pu observer une augmentation des positions spéculatives”, observe Robert Montefusco. En outre, de nouveaux signes indiquant une résistance de l’économie américaine, notamment une accélération des gains de productivité au premier trimestre, ont convaincu les investisseurs que la demande énergétique n’allait pas baisser aux Etats-Unis, malgré le ralentissement de la croissance. Face à cette poussée des prix, la plupart des analystes ont relevé depuis mi-avril leurs précédentes estimations des prix pour 2008, tablant désormais sur un baril entre 150 et 200 dollars. La banque d’investissement Goldman Sachs, très écoutée par les marchés, a ainsi publié une note lundi, indiquant que le baril pourrait atteindre les 200 dollars dans les deux ans à venir. |
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