[07/05/2008 21:11:18] PARIS (AFP) Le groupement de pharmaciens Univers Pharmacie a assuré n’avoir “pas dit son dernier mot”, mercredi, après la décision de la cour d’appel de Colmar de débouter les pharmaciens qui demandaient au groupe de distribution Leclerc de retirer sa campagne publicitaire sur la vente en grande surface de médicaments. La cour d’appel de Colmar a donné raison mercredi au groupe Leclerc dans l’affaire qui l’opposait aux pharmaciens qui lui demandaient de retirer ou modifier sa campagne de publicité en faveur de la vente de médicaments en grandes surfaces. En cassant l’ordonnance de première instance du 21 avril, la Cour d’appel de Colmar permet ainsi à Leclerc de reprendre sa campagne publicitaire. Les pharmaciens ont néanmoins décider de se pourvoir en cassation. Saisi en référé par Univers Pharmacie qui représente 500 officines, Directlabo SA et les syndicats de pharmaciens USPO et UNPF, le groupe Leclerc avait été condamné par le tribunal de grande instance (TGI) de Colmar à retirer sa campagne publicitaire, sous peine d’astreintes. Celui-ci avait aussitôt fait appel. La publicité diffusée dans la presse avec pour message, “Avec l’augmentation du prix des médicaments, soigner un rhume sera bientôt un luxe”, montrait un buste pour bijoux orné d’une parure de pilules et de gélules. Des spots télévisés avaient également été diffusés. Satisfait de la décision de mardi, Michel-Edouard Leclerc, patron du premier réseau d’hypermarchés en France, a indiqué qu’il relancerait une campagne publicitaire modifiée sur la vente de médicaments. Dans un communiqué Daniel Buchinger, président d’Univers Pharmacie, a immédiatement réagi en se disant déçu et en martelant que “la Pharmacie Française n’a pas dit son dernier mot!”. “On a gagné la première bataille, Leclerc a gagné la deuxième (…) Aujourd’hui la population peut se faire une véritable idée”, a estimé M. Buchinger. Pour faire face à un groupe qu’il qualifie de “titan”, il annoncera le 15 mai le lancement de l'”Union des Groupements des Pharmaciens d’Officine (UGPO) et ses grands axes d’action pour le pouvoir d’achat et la Pharmacie Française”. Cette organisation demandera à être reçue par la ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, “pour être entendue avant la présentation du projet de loi sur la modernisation de l’organisation de la santé en automne prochain”. L’arrêt de la cour d’appel de Colmar n’est cependant pas synonyme de feu vert pour la vente de médicaments non remboursés en grandes surfaces par Leclerc. La Cour a en effet souligné que la campagne de Leclerc “suppose implicitement un changement de législation actuellement bien hypothétique”. Quant au bénéfice d’une ouverture du marché pour le consommateur, le débat reste ouvert, a-t-elle estimé. |
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