Santé publique : la mise à niveau de la dernière chance


Par Moncef MAHROUG

Après une première tentative, au début des années 90, n’ayant pas produit
les résultats escomptés, notre système de santé publique s’engage dans un
nouveau programme de mise à niveau. Mondher Zenaïdi, ministre de la Santé,
en a révélé les grandes lignes, mardi 6 mai, lors d’un débat à la Chambre
des députés.

 

Depuis sa nomination au poste de ministre de la Santé publique, début
septembre 2007, M. Mondher Zenaïdi a sillonné la Tunisie dans tous les sens,
multipliant les visites aux hôpitaux dans les différentes régions. Arrivé à
ce poste très sensible, à un moment particulièrement délicat, le nouveau
ministre avait besoin d’aller sur le terrain pour prendre le pouls de ce
grand malade qu’est notre système de santé publique pour pouvoir ensuite
décider du traitement à lui administrer. Car si la Tunisie a pu, en
cinquante ans, améliorer très sensiblement tous ses indicateurs de santé
(espérance de vie à la naissance de 74 ans en 2007 contre 68,3 en 1987, taux
de mortalité infantile (enfants moins d’un an) pour 1.000 naissances, de
18,4 en 2007 contre 51,4 en 1984, un médecin pour 900 habitants en 2007
contre 2.110 en 1987, etc.), il n’en demeure pas moins que son système de
santé publique souffre de multiples faiblesses, énumérées et soulignées par
tous les députés ayant pris la parole mardi 6 mai 2008, à l’occasion du
débat organisé ce jour-là avec M. Mondher Zenaïdi. Ce qui veut dire que la
réforme de ce secteur, engagée en 1991 avec le soutien de la Banque
mondiale, n’a pas produit les résultats escomptés, du moins pas en totalité.
Or, sans le règlement de ses multiples problèmes le secteur ne pourra pas
jouer le rôle clef qui lui est dévolu dans le cadre du nouveau système
d’assurance maladie.

 

Il a fallu au nouveau ministre près de six mois pour se faire une idée de
l’état des lieux de son secteur et élaborer un programme de mise à niveau de
notre système de santé publique, dont M. Zenaïdi a révélé les grandes lignes
mardi 6 mai à la Chambre des députés. Entré en exécution en avril dernier,
ce programme a commencé avec la sélection de 16 établissements hospitaliers
sur lesquels va être expérimenté, pendant une année, un programme pilote
dont les conclusions permettront d’arrêter un modèle définitif qui sera
appliqué par la suite aux autres hôpitaux, après évaluation de leurs
performances dans le cadre d’une étude de diagnostic menée en collaboration
avec la Banque mondiale.

 

Ce programme de mise à niveau (PMN) quinquennal doit notamment se traduire
par la mise en place d’une politique de maintenance des équipements –à
travers la création d’un centre dédié-, d’une méthode de certification des
hôpitaux, et la conclusion de contrats-programmes avec ces établissements.
Alors que le PMN sera centré sur le volet immatériel de l’activité des
hôpitaux, cette phase va permettre également d’évaluer les investissements
nécessaires à la consolidation sur le plan matériel.