[12/05/2008 20:15:36] PARIS (AFP) Daniel Bouton a quitté comme prévu lundi la direction générale de la Société Générale, qui revient à Frédéric Oudéa, tout en restant président du conseil d’administration de la banque française, a annoncé cette dernière dans un communiqué. La séparation des fonctions de président et de directeur général avait été annoncée le 17 avril, deux mois et demi après la révélation de pertes colossales dues aux agissements du trader Jérôme Kerviel et à la crise des “subprime”. Quelques jours après le déclenchement de cette affaire fin janvier, le président Nicolas Sarkozy avait suggéré que M. Bouton, en poste depuis 1997, en tirât les conséquences en démissionnant. Lors de la découverte de la fraude présumée, M. Bouton avait présenté sa démission au conseil d’administration, qui lui avait renouvelé sa confiance. Il avait ensuite accepté la formation, au sein du conseil, d’un comité spécial chargé de faire toute la lumière sur cette affaire. Cette réforme de la gouvernance est le fruit d’un habile compromis entre la nécessité pour M. Bouton de montrer qu’il prenait ses responsabilités et la volonté de ne pas déstabiliser la banque en la privant de leadership. Elle marque aussi l’arrivée à la tête de la banque d’une nouvelle génération de cadres dirigeants. Frédéric Oudéa, âgé de 44 ans, remplace Daniel Bouton, 58 ans, à la direction opérationnelle. Il est lui même remplacé à la direction financière par Daniel Valet, 40 ans, jusqu’alors directeur du contrôle de gestion stratégique. Par ailleurs, le conseil d’administration a confirmé Didier Alix et Philippe Citerne dans leurs fonctions de directeurs généraux délégués et nommé une troisième personne à un tel poste, Séverin Cabannes. Didier Alix sera chargé de superviser les activités banque de détail en France et à l’international ainsi que les services financiers spécialisés. Séverin Cabannes prendra en charge la direction des ressources, la direction des risques et la direction financière tandis que Philippe Citerne se voit confier la supervision de l’intégration de Rosbank, le développement de la banque en Russie et le pôle gestions d’actifs et services aux investisseurs. Au-delà de ces mouvements au plus haut niveau, le groupe a connu ces dernières semaines de nombreux changements au sein des équipes dirigeantes de sa filiale de banque de financement et d’investissement (SG CIB), pour laquelle travaillait Jérôme Kerviel. La banque doit publier mardi matin ses résultats du premier trimestre. Après avoir vu son bénéfice annuel divisé par cinq, à 947 millions d’euros, elle devrait dégager un résultat net autour de 975 millions d’euros, en baisse de plus de 30% par rapport au premier trimestre 2007 qui constituait toutefois une référence élevée, selon les analystes financiers. Ces résultats sont très attendus car ils doivent permettre de mesurer pour la première fois la capacité de la banque à préserver sa clientèle malgré l’affaire Kerviel. |
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