Ciment : un nouveau «géant» s’intéresse à la Tunisie

En pleine effervescence à
l’échelle tant internationale que régionale, l’industrie du ciment a connu
la semaine dernière un évènement majeur consistant en la naissance d’un
nouveau géant. Baptisé «Cement Middle East North Africa» (CEMENA), ce nouvel
acteur de l’industrie cimentière a tout simplement l’ambition de devenir «la
plus grande société de production de ciment au Moyen-Orient et en Afrique du
Nord», avec 10% de part de marché, grâce à une production initiale de 12
millions de tonnes par an –soit près du triple de la production de la
Tunisie-, appelée à être portée à 24 millions de tonnes «dans un avenir
proche».

 

Lancé par Gulf Finance
House (GFH) –une banque bahreinie-, en partenariat avec d’autres
investisseurs du Golf et deux partenaires techniques asiatiques –l’indien
HOLTEC (un bureau d’études spécialisé dans le ciment) et le chinois China
National Building Material Group Corporation (matériaux de construction,
dont le ciment), CEMENA a l’intention de s’implanter dans un premier temps
dans six pays du Moyen-Orient (Emirats Arabes Unis, Bahreïn, Syrie,
Jordanie, Yémen et Oman) et un d’Afrique du Nord (Libye), puis de s’étendre
«dans un avenir proche» à d’autres pays, parmi lesquels la Tunisie va, selon
toute vraisemblance, figurer. Deux éléments donnent à le penser. D’abord, le
fait que «CEMENA» ait marqué l’annonce de sa naissance, comme si elle
voulait prendre date, par une insertion publicitaire sur une demi-page dans
un quotidien arabe de la place. Ensuite, élément plus important, Gulf
Finance House, chef de file du projet, n’est autre que le promoteur du «Port
Financier de Tunis» que cette banque islamique a annoncé en décembre 2007
avoir l’intention de créer à Raoued-nord, avec un investissement de 3
milliards de dollars.


M.M.