Sentier II : examen de la responsabilité de la Barclays-France

 
 
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Logo de la banque Barclays (Photo : Carl de Souza)

[13/05/2008 07:00:07] PARIS (AFP) Le procès du Sentier II, entamé le 4 février, doit être consacré mardi et mercredi à l’examen de la responsabilité supposée de la banque Barclays-France dans l’un des volets de ce vaste trafic présumé de chèques entre la France et Israël à la fin des années 1990.

La Barclays-France fait partie des quatre banques à être poursuivies pour blanchiment aggravé devant le tribunal correctionnel de Paris, au côté de la Société générale, la Société marseillaise de crédit et la Banque nationale du Pakistan.

Ces établissements sont soupçonnés d’avoir abrité des fonds d’origine frauduleuse. Barclays-France est accusé d’avoir laissé transiter des sommes “blanchies” sur des comptes ouverts par des associations liées à la famille Rotnemer.

Trois frères Rotnemer dont l’un, Joseph, s’est enfui en Israël en 1998, sont soupçonnés de détournements de fonds dans le cadre d’une fondation caritative créée par leur père pour financer des associations s’occupant de crèches, jardins d’enfants et écoles religieuses juives.

Le tribunal s’est penché ces dernières semaines sur la destination réelle des sommes en espèces transférées en Israël à la fin des années 1990 en provenance de la Fondation communautaire pour l’enseignement et l’éducation (FCEE).

Cette fondation est soupçonnée d’avoir collecté des chèques auprès d’entreprises démarchées pour verser des dons en contrepartie desquels leurs dirigeants percevaient une rétrocession en espèces. Une partie des sommes collectées, estimée à 24 millions de francs (3,6 MEUR) par l’accusation, a été transférée en Israël en chèques ou espèces entre 1997 et 2001.

L’enquête a montré que les retraits d’espèces dans des agences parisiennes de la Barclays avaient diminué après la fuite de Joseph Rotnemer en 1998 et, qu’en parallèle, les chèques émis par les associations membres de la FCEE encaissés en Israël avaient augmenté depuis cette époque.

L’accusation a mis en exergue “l’absence de contrôle et de vigilance des dirigeants de la Barclays sur le fonctionnement des comptes” au point que des retraits aient pu être opérés “par un fuyard”.

Devant les enquêteurs, le directeur général de la Barclays-France, Henri Pellegrino, avait expliqué qu’il s’agissait d’un “fonctionnement normal” de la part d’associations alimentées par des dons et qu’il n’existait pas de moyen légal d’empêcher un client d’effectuer des retraits d’espèces.

Après s’être penchée sur le rôle de la Barclays-France, le tribunal abordera la responsabilité de la Société générale les 28 et 29 mai dans ce dossier aux ramifications multiples qui concerne 151 prévenus.

 13/05/2008 07:00:07 – © 2008 AFP