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[13/05/2008 09:20:03] TOKYO (AFP) Le constructeur automobile japonais Nissan, à peine remis d’un récent passage à vide, a prévenu mardi que son bénéfice net allait fondre de près d’un tiers en 2008-2009 à cause de la déprime du marché américain et du taux de change défavorable du yen face au dollar. Pour 2007-2008, exercice qui s’étend d’avril à mars, le bénéfice net de Nissan est reparti à la hausse après l’humiliant recul de 2006-2007, le premier qu’avait subi le groupe depuis l’arrivée du PDG Carlos Ghosn en 1999. Ce bénéfice net a augmenté de 4,7% sur un an à 482,3 milliards de yens (2,98 milliards d’euros), dépassant légèrement l’objectif de 480 milliards fixé par M. Ghosn au début de l’exercice. En revanche, le bénéfice d’exploitation a raté son objectif de 800 milliards, ne progressant que de 1,8% à 790,83 milliards. Quant aux ventes en volume, elles ont augmenté de 8,2% pour atteindre le record de 3,77 millions de véhicules dans le monde, ce qui reste cependant très loin de l’objectif de 4,2 millions fixé pour cet exercice dans le plan stratégique triennal “Value-Up” de Nissan, qui vient de s’achever. Le chiffre d’affaires du groupe a progressé de 3,4% sur un an à 10.824,24 milliards de yens. La marge d’exploitation ressort ainsi à 7,3%. “Nous n’avons pas atteint tous les objectifs de Value-Up, mais notre score reste très bon”, a estimé Carlos Ghosn lors d’une conférence de presse, soulignant que “notre marge reste une des plus élevées de l’industrie”. “Les employés de Nissan ont accompli des performances de haut niveau et affronté des vents contraires pour maintenir notre entreprise sur les rails”, s’est-il félicité, tout en prédisant des problèmes pour les mois à venir. Pour 2008-2009, Nissan s’attend en effet à une chute de 29,5% de son bénéfice net, à 340 milliards de yens. Son bénéfice d’exploitation devrait dégringoler de 30,5% à 550 milliards et son chiffre d’affaires de 4,4% à 10.350 milliards, en raison des prix élevés des matières premières, de la faiblesse du marché automobile américain et de la volatilité et de l’appréciation du yen. Ces problèmes sont loin d’être uniques à Nissan. Ces derniers jours, Toyota a pronostiqué une chute de 27,2% de son bénéfice net, la première en neuf ans, en 2007-2008. Le résultat de Honda devrait lui aussi fondre de 18,3%. “Les constructeurs japonais vivent actuellement une situation très dure. Le taux de change du yen face au dollar et l’état de l’économie américaine leur sont très défavorables”, a commenté Hirofumi Yokoi, analyste chez CSM Asia. M. Ghosn a toutefois estimé que le groupe japonais, détenu à 44% par le français Renault dont il est également le PDG, est bien armé pour surmonter les difficultés qui s’annoncent. “Pour Nissan, 2008 va être un bon et difficile défi. Nous affrontons cet environnement avec un bilan assaini et avec de nombreux produits dans les cartons. Nous sommes très confiants quant aux performances de Nissan, même si nous devons être réalistes”, a-t-il affirmé. Nissan a par ailleurs annoncé mardi un nouveau plan stratégique, baptisé “GT 2012”, qui vise une hausse moyenne annuelle du chiffre d’affaires de 5% par an entre 2008-2009 et 2012-2013. Ce plan, qui ne fixe aucun objectif de marge, est le quatrième dévoilé par Carlos Ghosn depuis 1999 et le premier à s’étendre sur cinq ans au lieu de trois. Il prévoit de faire de Nissan un “leader” mondial en matière de véhicules sans aucune émission polluante. Le groupe compte ainsi être le premier de l’industrie à lancer massivement une voiture tout-électrique, au Japon et aux Etats-Unis en 2010, et dans le reste du monde deux ans plus tard. |
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