[14/05/2008 07:13:08] PARIS (AFP) Airbus a confirmé mardi de nouveaux retards de livraisons de son très gros porteur l’A380, dont le calendrier a déjà été révisé à trois reprises depuis 2006, une mauvaise nouvelle de plus après l’échec de la cession de sites en France et en Allemagne. La rumeur de ces derniers jours est devenue officielle. L’avionneur européen doit décaler légèrement ses livraisons: 12 cette année, contre 13 prévues initialement, 21 en 2009, contre 25 prévues, et entre “30 et 40” en 2010, contre 45 prévues. Le problème vient toujours du câblage du paquebot des airs. “Le temps et les ressources nécessaires” pour la production individualisée à faible cadence – en gros artisanale -, dite “Vague 1”, “sont plus importants que prévu”, a expliqué l’avionneur. Cela a généré un certain retard pour le passage à la “Vague 2”, où la production doit se faire en série à pleine charge, a-t-il indiqué. Actuellement, pour les A380 qui ont les numéros de série de 1 à 25 – mais qui ne sont pas forcément les 25 premiers appareils livrés -, les câblages sont installés à la main à Toulouse (sud-ouest de la France) et non à Hambourg (nord de l’Allemagne), comme le prévoyait initialement l’avionneur. A partir de l’avion portant le numéro de série 26 – qu’Airbus compte livrer au début de l’année prochaine -, l’avionneur va passer à un système automatisé pour la pose des câbles qui se fera à Hambourg. Actuellement, environ 2.000 salariés allemands travaillent à Toulouse pour rattraper les problèmes de l’usine de Hambourg. Selon une source syndicale française, la conversion des équipes allemandes au système informatique de conception en trois dimensions utilisé en France s’avèrerait plus lente qu’espéré.
“On commencera à réduire l’effectif allemand à Toulouse à partir de cet été avec pour objectif que Hambourg câble début 2009 les parties avant de l’avion”, a déclaré Fabrice Brégier, président d’Airbus France. Des syndicats d’Airbus France se sont dits “surpris” par un courrier interne du patron d’Airbus Thomas Enders annonçant que les nouveaux retards ne pourraient être compensés par de nouvelles embauches faute de “ressources compétentes” sur le marché du travail. L’avionneur n’a pas encore chiffré l’impact financier de ce nouveau retard. “Cela dépend beaucoup de nos discussions avec nos clients ces prochaines semaines. Nous ne parlons pas d’un scénario catastrophique, on aura un retard de deux mois et demi à trois mois pour les avions de la ‘Vague 2′”, a dit M. Enders. Airbus était déjà sous pression après l’abandon des discussions sur la vente de cinq de ses sites, deux en France et trois en Allemagne, qui faisait partie de son plan de restructuration Power8, annoncé en février 2007 pour dégager des économies après les précédents retards de l’A380. Au total, 16 compagnies ont commandé 192 appareils. En cas de retard, elles demandent en général des compensations qui peuvent être financières ou des aménagements plus sophistiqués, voire un avion supplémentaire.
Singapore Airlines, qui a reçu le premier A380 le 15 octobre 2007 et en exploite actuellement quatre, a indiqué craindre d’être pénalisée. Air France-KLM, qui doit recevoir son premier A380 au printemps 2009, s’est refusé à tout commentaire. “La date de livraison va inévitablement changer”, a dit M. Brégier. L’allemande Lufthansa a déclaré “compter, comme avant, recevoir son premier avion à l’été 2009”. Emirates, la compagnie de Dubaï et premier client d’A380 avec 58 exemplaires commandés, avait annoncé la semaine dernière avoir eu notification des retards. Elle devait recevoir son premier appareil cet été. |
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