La Société Générale limite les dégâts au premier trimestre

 
 
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Le siège de la Société Générale à La Défense (Photo : Joel Saget)

[13/05/2008 16:22:19] PARIS (AFP) La Société Générale a limité les dégâts au premier trimestre, en dégageant un bénéfice certes en recul de 23,4% mais supérieur aux attentes, une annonce faite au lendemain de la passation de pouvoir à la direction générale entre Daniel Bouton et Frédéric Oudéa.

Trois mois et demi après l’affaire du trader Jérôme Kerviel, qui avec la crise des “subprime” avait divisé le bénéfice 2007 par cinq (à 947 millions d’euros), la Société Générale a dégagé ce trimestre un résultat net de 1,096 milliard. Les analystes tablaient sur 975 millions.

Le bénéfice a cependant été soutenu par une plus-value de 602 millions liée à la création de Newedge, sa filiale commune de courtage sur produits dérivés avec le Crédit Agricole.

Ces résultats “témoignent de la capacité de résistance de la banque mais montrent que la crise est installée”, ont commenté les analystes du Crédit Mutuel-CIC.

Ceux de Raymond James ont vu un “résultat sous-jacent mitigé mais des dépréciations brutes assez larges”, qui aboutissent à un “impact incertain sur les trimestres futurs”.

Deutsche Bank relève une “bonne nouvelle dans la banque de financement et d’investissement” : “La franchise a été plus défensive que nous ne le pensions après les 4,9 milliards d’euros de pertes annoncées en janvier”.

La BFI a enregistré un produit net bancaire (PNB, équivalent du chiffre d’affaires) en baisse de 20% à 1,563 milliard d’euros, celui de l’ensemble du groupe baissant de 6%.

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Montage de photos du président du CA de la Société Générale Daniel Bouton (g) et du nouveau directeur général Frédéric Oudéa (Photo : Kovarik/Fedouach)

Dans cette division, les pertes et dépréciations du trimestre s’élèvent à 1,179 milliard d’euros, largement compensées par 1,266 milliard d’euros d’éléments positifs non récurrents, notamment des revalorisations de dérivés de crédits.

Au final, l’impact net de la crise est de 513 millions d’euros (231 millions sur le PNB et 282 millions sur le coût du risque).

Pour le Crédit Mutuel-CIC, la “politique de croissance externe passée et à venir” de la banque “reste son point fort” : “Les relais de croissance” que sont la banque de détail à l’international et les financements spécialisés “affichent des croissances respectives très satisfaisantes de leur revenus de 22,1% et de 12,4% avec des coûts du risque en augmentation maîtrisée”.

La Société Générale affirme que “le succès” de l’augmentation de capital de 5,5 milliards d’euros lancée en mars lui a permis de “préserver ses fonds de commerce et de reprendre sans délai son développement”.

“Confronté à un événement d’une gravité exceptionnelle”, la banque assure qu’elle “démontre sur ce trimestre sa résistance et sa capacité de rebond”.

Elle en veut pour preuve que, sur le marché des particuliers en France, le stock net de comptes à vue s’est accru de 21.700 unités sur le trimestre, en progression de 2,3% sur un an.

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L’ancien trader de la Société Générale Jérôme Kerviel quitte la prison de la Santé, à Paris, le 18 mars 2008 (Photo : Joël Saget)

L’activité a également bien “résisté” sur le marché des clientèles commerciales, avec une progression de 2,6% de leurs dépôts à vue et de 15,5% des crédits de fonctionnement.

La banque de détail en France a toutefois subi indirectement les conséquences de la crise, avec un bénéfice en recul de 4,6%, à 312 millions d’euros. En effet, les tensions sur le marché interbancaire ont fait remonter les taux de l’épargne réglementée tandis que les commissions financières se sont repliées en raison de l’attentisme des investisseurs face à l’évolution de la Bourse.

A la Bourse de Paris à 09h20 GMT, le titre Société Générale cédait 1,79% à 70,22 euros, dans un marché en hausse de 0,11%, affecté par la baisse des valeurs bancaires après l’annonce de nouvelles pertes du Crédit Agricole.

 13/05/2008 16:22:19 – © 2008 AFP