Radhi Meddeb et le monde des entreprises


Par Mohamed BOUAMOUD

radhi-meddeb230.jpgD’habitude,
l’homme, ou son entreprise, cite ses clients prestigieux pour en tirer
fierté et s’en prévaloir. S’appuyant sur
un cursus solide, une expérience musclée et une carrière pour le moins
exemplaire, il s’est, dès le début de son aventure personnelle (Comete
Engineering), carré dans la cour des grands avec élégance et un

savoir-faire que c’est celle-ci qui l’a adopté et en a fait un des
siens.

 

Le mot est parti très
vite, mais on voudrait insister dessus un moment. Élégance. Tout chez cet
homme et autour de lui est élégance. Élégance du verbe et de la phrase qu’il
donne l’impression de l’avoir écrite avant de la prononcer ; élégance – et le sens
– de l’écoute ; élégance du discours qu’il se garde de faire emphatique ou
abscons, mais clair et persuasif ; élégance du geste de la main qui
ressemble beaucoup à celui d’un pianiste en plein concert ; et surtout, cet
abord élégant et amical qui met ses interlocuteurs en confiance, tous soucis
dehors. On est tenté de dire que l’atout majeur qui a fait de cet homme ce
qu’il est aujourd’hui tient beaucoup plus à son élégance qu’à son parcours
universitaire. Dans tout ce qu’accomplit l’homme (en général), il y a
toujours l’art et la manière de faire. Chez Radhi Meddeb, l’art et la
manière sont si naturels et élégants qu’ils forcent l’estime et
l’admiration. On sait maintenant ce qui a fait tout le succès de Comete
Engineering…

 

Né au mois de mai 1954 à
Tunis, Radhi Meddeb s’est offert, en 1971, un siège au Lycée Saint-Louis de
Paris pour la préparation au concours d’entrée aux Grandes Écoles
d’Ingénieurs. Elle le prédisposera à l’École Polytechnique de Paris en 1974
qu’il quittera une année plus tard pour l’École des Mines, toujours dans la
capitale française. Après une multitude de stages (dont une mission d’études
aux Etats-Unis sur le thème du ‘‘système financier américain’’), il rejoint,
en Tunisie, le groupe Phosphates Gafsa où il passe par les postes de Chef de
département, Chef de projet, Contrôleur de gestion, et Chef de division.

 

Du domaine des mines, il
passera à celui bancaire avec la STUSID (Société tuniso-saoudienne
d’investissement et de développement) qui en fait, de 1982 à 1986,
successivement Directeur du développement et suivi, et Directeur – Chef de
département Planification et suivi.

 

Nous sommes là plus
précisément vers la fin de l’année 1986. Donc à la veille de la création de
Comete Engineering. Voici ce qu’il en dit:

 

« La situation économique en
Tunisie n’était pas brillante, c’était une atmosphère de fin de règne
politique et économique. Les grands équilibres macro-économiques de la
Tunisie avaient dérapé, et le pays était sous ajustement structurel avec la
Banque Mondiale et le FMI. Or, la Tunisie est à la confluence de plusieurs
courants : arabe, musulman, africain… A ce titre, toute entreprise basée en
Tunisie pouvait émarger sur des financements arabes, islamiques ou africains
pour des projets réalisés ailleurs. C’est ainsi que Comete a été conçue dès
le départ. La meilleure preuve à cela est que, les deux premières années, la
totalité du chiffre d’affaires a été réalisée à l’extérieur. Ce n’est qu’en
1989, quand les choses se remettaient petit à petit en place, que Comete a
pu accéder au marché tunisien. C’est une démarche pour le moins particulière
; habituellement, une entreprise part de son propre marché pour la conquête
des marchés étrangers. Pour nous, c’était le cheminement inverse : nous
sommes partis du marché international pour conquérir notre propre marché par
la suite».

 

Dans l’impossibilité de
mentionner tous les titres et missions qui lui sont confiés, on se limitera
au fait que M. Radhi Meddeb est, depuis 2004, membre du Conseil supérieur de
la statistique, et que depuis janvier 2008, il est Administrateur
représentant le groupe des Caisses d’Epargne (France) au Conseil
d’Administration de la Banque tuniso-koweïtienne (Tunisie).

 

Il est père de trois
filles dont une qui s’achemine tout droit vers le monde des… arts à Paris.