EADS sort du rouge au 1er trimestre et confirme de prochaines économies

 
 
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Le logo d’EADS sur un site du groupe à Augsbourg, en Allemagne, le 25 septembre 2007 (Photo : Clemens Bilan)

[14/05/2008 13:40:55] PARIS (AFP) Le groupe européen d’aéronautique et de défense EADS est sorti du rouge au premier trimestre maintenant sa prévision d’un bénéfice pour l’ensemble de 2008 mais confirmant des économies supplémentaires, dont des délocalisations jugées indispensables en raison du dollar faible.

De janvier à mars, ce groupe, maison-mère du consortium Airbus, a dégagé un bénéfice net de 285 millions d’euros contre une perte de 10 millions sur la même période, un an plus tôt.

Le résultat net avait alors été plombé par une provision de 688 millions d’euros au titre du plan de restructuration Power8, prévoyant la suppression de 10.000 emplois chez Airbus et des sous-traitants entre 2007 et 2010.

La Bourse s’est réjouie de ce profit trimestriel, supérieur aux attentes du marché. Après s’être envolé de plus de 8% à l’ouverture, le titre EADS prenait 5,66%, à 16,61 euros, à 08H55 GMT, en tête des valeurs de l’indice CAC 40.

Les analystes de Natixis ont salué une “très bonne publication, à tous les niveaux”, tandis que le Crédit Mutuel-CIC se disait convaincu que 2008 serait “l’année du rebond pour EADS”.

Harald Liberge-Dondoux, analyste du CM-CIC, a toutefois dit “manquer encore de visibilité pour estimer le groupe totalement hors de la +zone à problèmes+”, d’autant plus qu’Airbus vient d’annoncer de nouveaux retards de livraison de son gros porteur, l’A380, sans préciser leur impact financier.

Des retards –les quatrièmes en deux ans– qualifiés par le patron d’EADS, Louis Gallois, de “mauvaise nouvelle pour les clients, mais pas de catastrophe”. Il s’agit de “quelques mois”, a-t-il remarqué à l’antenne de la radio RTL.

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Louis Gallois, le président exécutif du groupe EADS, tient une conférence de presse, le 10 janvier 2008 à Donauwoerth en Allemagne (Photo : Michael Latz)

M. Gallois a aussi estimé qu’il n’y avait “absolument aucun problème franco-allemand”. “Je trouve détestable ces polémiques qui apparaissent systématiquement chaque fois qu’il y a des problèmes chez Airbus pour dire c’est la faute de l’autre”, a-t-il ajouté.

Confronté à la dégringolade du dollar très pénalisante pour Airbus qui vend ses avions en devise américaine mais subit la majeure partie de ses coûts en euro, EADS compte mettre en place de nouvelles mesures d’économies d’ici l’été, en plus du plan Power8 adopté en février 2007.

Ces mesures supplémentaires “ne porteront pas principalement sur l’emploi”, a promis M. Gallois, évoquant des économies dans la recherche et le développement et davantage d’achats en zone dollar, par le biais de délocalisations.

EADS est sous pression après l’abandon des discussions sur la vente de cinq de ses sites, deux en France et trois en Allemagne, qui faisait partie du plan Power8, lancé pour faire face aux précédents retards de livraison de l’A380.

“Nous ne renonçons pas du tout à céder ces sites”, a assuré M. Gallois. “Nous avons besoin de réduire la charge que représente le financement des grands programmes aéronautiques et pour cela il faut trouver des partenaires”, a-t-il ajouté, sans citer le programme de futur long-courrier A350.

“Le processus de cession va se poursuivre, il prend un peu plus de temps que prévu à cause de la situation financière internationale”, a-t-il dit.

EADS indique en revanche que le sort de deux autres sites, également en vente dans le cadre de Power8, sera bientôt scellé. “Airbus prévoit de finaliser au cours des prochaines semaines” pour Filton, qui fabrique les ailes au Royaume-Uni, et Laupheim, qui aménage les intérieurs des avions en Allemagne.

 14/05/2008 13:40:55 – © 2008 AFP