La Banque d’Angleterre n’exclut pas une récession au Royaume-Uni

 
 
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La Banque d’Angleterre, dans le centre de Londres, le 10 avril 2008 (Photo : Shaun Curry)

[14/05/2008 12:55:05] LONDRES (AFP) La Banque d’Angleterre (BoE) envisage la possibilité d’un ou deux trimestres de croissance négative au Royaume-Uni, n’excluant pas une récession technique, même si celle-ci ne fait pas partie des perspectives développées dans son rapport trimestriel sur l’inflation, rendu public mercredi matin.

Le gouverneur de la BoE, Mervyn King, a estimé lors d’une conférence de presse qu’il pourrait y avoir “un ou deux trimestres de croissance négative”, mais que cela “n’était pas la projection centrale”.

La récession se caractérise techniquement par deux trimestres de croissance négative consécutifs.

Dans l’éventail présenté par la BoE pour montrer les différentes directions que peut prendre l’économie britannique, la banque centrale montre en effet une possibilité marginale de croissance négative sur les trimestres allant du troisième trimestre 2008 au troisième trimestre 2009.

La projection centrale montre une nette baisse vers le niveau de 1% avant la fin de l’année, le niveau le plus bas depuis la récession du début des années 1990, même si la faiblesse de la livre devrait dynamiser les exportations.

Ces projections, basées sur une baisse du taux directeur de 5% à 4,5% sur un an, illustrent le dilemme de la BoE partagée entre la nécessité de lutter contre les tensions inflationnistes et celle de ranimer la croissance.

Dans son rapport, la BoE a estimé que l’inflation pourrait atteindre 4% à l’automne 2008, dépassant son objectif de 2% en raison de l’impact des prix élevés de l’énergie et de l’alimentation, dans son rapport trimestriel sur l’inflation publié mercredi.

“Nous allons avoir de nombreuses occasions d’écrire des lettres”, a admis le gouverneur de la BoE, Mervyn King, dans une allocution en marge de la publication du rapport.

Lorsque l’inflation dépasse le seuil de 3%, le gouverneur doit écrire une lettre officielle au ministre des Finances pour s’expliquer.

Or, la BoE juge que les risques inflationnistes pèsent plus lourdement dans la balance que ceux sur la croissance qui, selon ses perspectives, devraient se résorber si la crise du crédit s’apaise.

Dans cette optique, la BoE avait lancé le 21 avril un plan spécial de liquidités afin de débloquer le marché du crédit en permettant aux banques d’échanger des prêts immobiliers contre des obligations d’Etat, à hauteur d’une cinquantaine de milliards de livres au minimum, soit plus de 60 milliards d’euros.

 14/05/2008 12:55:05 – © 2008 AFP