[15/05/2008 09:54:28] PARIS (AFP) Toujours affectées par la crise des “subprime”, les banques françaises Crédit Agricole et Natixis ont annoncé jeudi des résultats trimestriels en forte baisse et des plans de rigueur, qui passeront par des suppressions d’emplois, pour redresser la situation. Jeudi noir pour les banques mutualistes : le Crédit Agricole a dévoilé un bénéfice divisé par trois, à 892 millions, tandis que la filiale des Banque Populaire et Caisse d’Epargne a vu le sien fondre de 88%, à 69 millions. Les deux banques ont enregistré de nouvelles dépréciations, certes en diminution sensible par rapport au dernier trimestre 2007 (1,2 milliard d’euros pour le Crédit Agricole et 439 millions pour Natixis). Ce manque à gagner, conjugué à la chute des revenus liés aux activités d’investissement, les obligent à serrer la ceinture pour rester rentables. Très exposée aux turbulences actuelles en raison du poids en son sein des activités de marché, Natixis a annoncé un plan combinant “une réduction importante du recours aux prestataires externes et une baisse des effectifs internes”. Son objectif est d’économiser 400 millions d’euros d’ici 2009, soit 10% de ses coûts fixes. A 11H15, le titre prenait 10,92%, à 11,79 euros, à la Bourse de Paris, où l’action accuse encore une baisse d’environ 11% depuis le début de l’année. Natixis, qui emploie 24.000 personnes, va aussi réduire la voilure en fermant les activités touchées par la crise dans sa banque d’investissement. La dernière née des banques françaises refuse de préciser le nombre d’emplois concernés, pour en réserver la primeur aux organisations syndicales mais, selon ces dernières, plusieurs centaines de personnes en interne et 1.000 équivalents temps pleins parmi les prestataires extérieurs seraient concernés. Pour autant, ces chiffres sont sans commune mesure avec les milliers de suppressions d’emplois annoncées par les banques américaines. Du côté du Crédit Agricole, qui a prévu de lever 5,9 milliards d’euros sur les marchés pour restaurer ses fonds propres, la cure est sévère : gel des acquisitions envisagées, programme de cession d’actifs non stratégiques, “recentrage” de Calyon sur ses points forts et plan de maîtrise des charges. Dans ce cadre, la banque entend limiter la croissance de ses charges à 1%. Calyon est au régime sec, sa base de coût devant être réduite d’environ 10% pour dégager “au moins” 150 millions d’euros d’économie en 2008. Le directeur général du Crédit Agricole, Georges Pauget, a refusé d’indiquer si le groupe envisageait de supprimer des emplois. “Ca reste dans ma tête”, a-t-il dit lors d’une conférence téléphonique jeudi matin. A 11H15, l’action perdait 0,87%, dans un marché en légère baisse de 0,18%. Mercredi, BNP Paribas, la banque française la moins touchée par la crise, avait également reconnu que certaines activités (comme la titrisation ou les opérations de rachat par endettement, dites “LBO”) voient leurs effectifs réduits. Cela ne concerne toutefois qu’une dizaine de personnes. Cet effort de maîtrise des coûts engagé depuis l’automne a porté ses fruits puisque les charges de la banque de financement et d’investissement (BFI) ont dimimuné de 25% d’un trimestre à l’autre, principalement grâce à la réduction des “bonus”, la part variable du salaire. La Société Générale, elle, a ralenti son activité de courtage pour compte propre (par opposition au courtage pour le compte des clients) après l’affaire du trader Jérôme Kerviel, et joué également sur les bonus pour réduire ses coûts. Les frais de gestion de sa BFI ont ainsi diminué de 4,2% par rapport au premier trimestre 2007. |
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