[15/05/2008 18:30:03] PARIS (AFP) Nadine Morano a demandé jeudi aux fournisseurs d’accès à Internet de renforcer leur action contre la pédopornographie, notamment par le blocage systématique des sites pédophiles, jugé techniquement et juridiquement difficile par l’Association des fournisseurs d’accès (AFA). Dressant un parallèle avec la lutte pour la sécurité routière, la secrétaire d’Etat à la Famille, de retour d’une visite à Londres sur ce thème, a plaidé jeudi pour un “vraie sécurité” sur le net pour les enfants. “Il y a eu beaucoup d’efforts effectués”, a-t-elle affirmé, mais la France est en retard par rapport à certains de ses voisins, comme la Grande-Bretagne ou la Norvège, où par exemple, les fournisseurs d’accès bloquent systématiquement les sites qui lui sont signalés. A l’occasion d’une rencontre avec les représentants des fournisseurs d’accès, la ministre leur a demandé de réfléchir à une solution technique pour mettre en oeuvre un blocage des sites. “On m’a fait remarquer que certains sites n’ont que quelques pages illicites, je ne suis pas d’accord pour ne bloquer que ces pages, car c’est une couverture”, a-t-elle fait remarquer. Les opérateurs émettent “des réserves sérieuses”, a déclaré à la presse Dahlia Kownator, déléguée générale de l’Association des fournisseurs d’accès (AFA). “Nous ne sommes pas fermés à la discussion, mais ce n’est pas à nous de prendre la responsabilité de définir ce qui est bon ou mal, c’est aux pouvoirs publics de définir une liste des sites illicites”, a-t-elle ajouté. Les réserves portent également sur la faisabilité. “Ceux qui cherchent vraiment à se connecter peuvent contourner le système, pour le moment, nous n’avons pas trouvé la solution”, estime Mme Kownator, jugeant “prématuré de définir un délai” pour la mise en route d’un tel dispositif. La ministre a en effet souhaité des “avancées” en ce domaine dès la rentrée prochaine, précisant qu’un groupe de travail interministériel (Intérieur, Education, Industrie, Economie numérique) allait s’atteler à la question. La ministre compte aussi sur une amélioration des performances des logiciels de contrôle parental, mis en place gratuitement par les opérateurs à la suite de l’accord du 16 novembre 2005 avec les pouvoirs publics. Selon les derniers tests effectués en janvier 2008, le taux de filtrage des logiciels de contrôle destiné aux adolescents (liste noire) va de 61% (Télé 2) à 85% (Numéricable). De nouveaux tests seront présentés lors de la prochaine réunion du comité de suivi de protection des enfants sur Internet, le 24 juin. La ministre souhaite rendre publics les résultats de ces tests, les opérateurs émettant comme condition à cette publicité l’établissement d’un cahier des charges et de normes précises. De façon plus générale, la ministre souhaite améliorer l’information des familles, “les parents étant les meilleurs garants de la sécurité sur Internet” selon elle. En lien avec le ministère de l’Education, un document d’information sur une bonne utilisation d’internet sera distribué aux parents à la rentrée prochaine, a-t-elle indiqué. Plus d’un parent sur deux d’enfant internaute considère que ce dernier prend des risques sur la toile, selon une enquête de la Délégation interministérielle à la famille. Le nombre de fugues de filles à la suite de mauvaises rencontres sur internet a augmenté, selon la ministre, rappelant le récent enlèvement d’une adolescente de 12 ans par un internaute de 35 ans, déjà condamné pour corruption de mineur. |
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