Eiffage : le PDG Roverato choisit comme successeur un homme du sérail

 
 
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Le PDG d’Eiffage Jean-François Roverato, le 4 avril 2008 à Paris (Photo : Eric Piermont)

[15/05/2008 13:33:01] PARIS (AFP) Le PDG du groupe de BTP Eiffage, Jean-François Roverato, s’est finalement choisi un dauphin en interne, François Massé, jusqu’ici à la tête d’Eiffage Construction, alors que la succession de l’emblématique patron s’était révélée compliquée ces derniers mois.

M. Roverato, 63 ans, depuis plus de 20 ans à la tête du groupe, a annoncé la nomination de M. Massé comme directeur général adjoint, jeudi lors d’un conseil d’administration, a indiqué le groupe dans un communiqué.

François Massé est le “+coadjuteur+” évoqué par Jean-François Roverato pour lui succéder, a précisé à l’AFP un porte-parole du groupe, sans donner de date.

Fin février, M. Roverato avait annoncé qu’un “coadjuteur” –terme qui désigne plutôt habituellement un évêque ou un archevêque assurant la fonction à la place du titulaire– serait nommé d’ici l’été pour lui succéder.

Selon le processus choisi par le PDG, le dauphin devrait devenir directeur général puis PDG.

Après avoir envisagé de recruter un successeur à l’extérieur du groupe, M. Roverato, patron emblématique du groupe qui a construit le viaduc de Millau, a finalement opté pour un homme du sérail.

Entré chez Fougerolle (devenu Eiffage) en 1976, François Massé, centralien de 56 ans, était président d’Eiffage Construction depuis septembre 2005.

Jean-François Roverato cherche un dauphin puisqu’il atteindra la limite d’âge, 65 ans, à l’été 2009.

Mais sa succession s’était compliquée en 2007. Il avait désigné en interne son successeur, Benoît Heitz, mais, à la surprise générale, celui-ci avait démissionné en décembre de ses fonctions de directeur général, officiellement pour raisons personnelles, seulement quelques mois après avoir pris les rênes du groupe. Certains syndicats avaient alors parlé de “limogeage”.

M. Roverato avait alors repris la direction opérationnelle d’Eiffage en attendant la nomination d’un nouveau successeur.

Il vient de clore une longue bataille juridique avec son concurrent espagnol Sacyr, qui avait tenté de prendre le contrôle d’Eiffage.

Après deux ans de guerre, Sacyr a finalement jeté l’éponge le mois dernier et vendant sa part de 33,32% du capital du français.

Eiffage, plus petit que les géants Bouygues et Vinci a pris de l’envergure ces dernières années grâce à une réussite boursière mais aussi en édifiant le viaduc de Millau, le pont multi-haubané le plus haut du monde, inauguré en 2004 dans l’Aveyron.

Présent dans la construction et les infrastructures d’énergie, Eiffage, qui compte 63.000 salariés dans le monde, pour un chiffre d’affaires de 10 milliards d’euros, se définit comme le 7e groupe européen de construction et de concession.

Eiffage est notamment en train d’achever la construction de la ligne ferroviaire Perpignan-Figueras et s’est porté candidat à la construction de la future ligne à grande vitesse Sud Europe-Atlantique (SEA).

Par ailleurs, le conseil d’administration d’Eiffage a proposé la nomination d’administrateurs issus de l’assureur mutualiste Groupama et deux de la Caisse des dépôts, deuxième actionnaire du groupe.

Cette résolution, ainsi que le versement d’un dividende de 1,20 euro par action, sera soumise au actionnaires lors de l’assemblée générale du 25 juin.

 15/05/2008 13:33:01 – © 2008 AFP